Maître Tchassona Traoré, président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD), a exprimé ses vives inquiétudes quant au vide organisationnel qui a entouré les récentes manifestations du 6 juin à Lomé. Dans un entretien accordé à Leneutre.tg, l’expert juridique a mis en garde contre les dangers des manifestations numériques, dépourvues de structure formelle et de leadership clair.
L’opposant a critiqué la tendance croissante à organiser des manifestations sur les réseaux sociaux, la décrivant comme « une forme de mobilisation sauvage » qui risque de créer des situations chaotiques. Les commentaires de l’avocat font suite aux vagues d’arrestations lors des manifestations des 5 et 6 juin, où de nombreux détenus semblaient être des citoyens ordinaires plutôt que des militants politiques.
Dommages collatéraux des manifestations du 6 juin sur la société civile
« Ce ne sont pas des leaders, ce sont des citoyens, parfois en vacances, parfois en déplacement, qui se retrouvent arrêtés dans un contexte flou », a observé Me Tchassona Traoré. Il a souligné le coût humain de telles situations.
« Sérieusement, nos hôpitaux ont besoin de leurs médecins, nos jeunes ont besoin de leur liberté, mais aussi de sécurité juridique », a insisté l’avocat, citant des cas de personnel médical et d’étudiants arrêtés lors de manifestations.
Le leader du MCD a proposé des réformes urgentes pour créer des espaces d’engagement civique plus sûrs et plus structurés. « Nous devons éviter que la rue devienne le seul espace d’expression », a-t-il soutenu, plaidant pour un renforcement des mécanismes permettant aux citoyens d’exprimer leurs doléances sans recourir à des manifestations spontanées.
Ses propos font suite à la libération conditionnelle de 56 détenus lors des manifestations du 6 juin, tandis que d’autres font toujours l’objet d’une enquête.