SUNU Bank Togo en crise : Fermetures d’agences, suppressions d’emplois … Que se passe-t-il concrètement ?

SUNU Bank Togo, autrefois un acteur prometteur du secteur financier du pays, est désormais confrontée à une tempête de défis. Avec les fermetures d’agences, les suppressions d’emplois et la montée des troubles sociaux, l’avenir de la banque est en jeu. Voici un aperçu plus détaillé de ce qui se passe et pourquoi c’est important.

Le 3 février 2025, SUNU Bank Togo a annoncé un plan de réorganisation radical visant à résoudre ses problèmes financiers. Les mesures comprennent la fermeture de sept agences et points de retrait jugés non rentables, la suppression d’emplois et la redistribution du personnel restant et la fusion des opérations pour rationaliser les coûts.

La banque affirme que ces mesures sont nécessaires pour améliorer la rentabilité et assurer sa survie. Cependant, cette décision a suscité l’indignation des employés et des syndicats, qui estiment que la mauvaise gestion, et non les coûts opérationnels, est à l’origine des difficultés de la banque.

Les difficultés financières s’aggravent

Les performances financières de SUNU Bank Togo se détériorent depuis des années. Les indicateurs clés racontent une sombre histoire :

La banque attribue ses difficultés aux coûts salariaux élevés, aux avantages sociaux excessifs des employés et aux pratiques de prêt internes qu’elle juge trop généreuses.

Pression réglementaire et augmentations de capital

En décembre 2023, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a relevé le capital minimum requis pour les banques de 10 à 20 milliards de FCFA. SUNU Bank a réagi en lançant une augmentation de capital de 11,16 milliards de FCFA en décembre 2024.

Cependant, les résultats de cette augmentation de capital restent flous et la banque n’a pas encore dévoilé le montant levé. Ce manque de transparence n’a fait qu’ajouter à l’incertitude entourant son avenir.

Une histoire d’instabilité

Les difficultés de SUNU Bank Togo ne sont pas nouvelles. Depuis l’acquisition de la Banque Populaire pour l’Épargne et le Crédit (BPEC) en 2017, la banque a subi de multiples ajustements de capital. En 2019, elle a réduit son capital de 11,4 milliards de FCFA, pour l’augmenter de 1,8 milliard de FCFA plus tard dans l’année.

Ces mesures visaient à absorber les pertes et à restructurer la base financière de la banque, mais elles ont également renforcé le contrôle du groupe SUNU sur l’institution, augmentant sa participation de 65,7 % à 71,64 %.

Malgré ces efforts, la banque a eu du mal à atteindre la stabilité, laissant les employés et les clients dans l’incertitude.

Troubles sociaux et négociations bloquées

Le plan de restructuration a déclenché une tempête d’opposition du Syndicat des employés et cadres des banques (Synbank), qui représente le personnel de la banque. Les principaux points de discorde comprennent :

Malgré de multiples réunions entre la direction et les représentants syndicaux, aucun accord n’a été trouvé. La banque insiste cependant sur le fait que le processus de restructuration est « irréversible ».

Pour l’instant, les employés, les clients et les parties prenantes regardent nerveusement le drame se dérouler.

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