Une controverse majeure secoue le secteur bancaire à Lomé : SUNU Bank Togo fait face à une vive réaction des syndicats suite au licenciement de 42 employés. Les Centrales syndicales togolaises tirent la sonnette d’alarme, affirmant que ces licenciements ne sont pas une simple décision commerciale de routine, mais un acte manifeste de discrimination visant les femmes et les travailleurs syndiqués.
L’argument principal des syndicats repose sur le profil des employés licenciés. Des rapports indiquent que 27 des personnes concernées sont des femmes, un chiffre alarmant qui n’est pas passé inaperçu. De plus, plusieurs des personnes licenciées étaient des représentants syndicaux officiels. Selon les syndicats, cela constitue une violation directe du Code du travail togolais.
Ils invoquent notamment les articles 39 et 40, qui visent à protéger les travailleurs contre les licenciements abusifs, notamment en raison de leur sexe ou de leur rôle légalement protégé dans les activités syndicales. Les syndicats affirment que cette pratique constitue une grave violation des droits fondamentaux des travailleurs.
En réponse aux critiques croissantes, la direction de la banque aurait invoqué un audit de la Commission bancaire de l’UMOA pour justifier les réductions d’effectifs. Cependant, les syndicats contestent vigoureusement ce récit. Ils affirment que les conclusions de l’audit n’ont pas identifié les salaires des employés comme la source des difficultés financières de la banque.
Au contraire, les syndicats affirment que l’audit a mis en lumière des problèmes plus profonds liés à la gouvernance interne et à des pratiques d’octroi de prêts douteuses, contraires aux règles éthiques. Cette contradiction est au cœur de leur litige avec la direction de la banque.
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La masse salariale des employés licenciés représentant moins de 5 % des dépenses annuelles de la banque, les syndicats s’interrogent sur la logique et la nécessité d’une mesure aussi radicale. Ils considèrent ces licenciements comme une mesure injustifiée et disproportionnée qui pénalise injustement le personnel pour les propres contestations de la direction. La situation reste tendue, les syndicats continuant d’exiger la responsabilité et la justice pour les 42 employés concernés. L’issue de ce conflit est surveillée de près, car elle pourrait créer un précédent important pour les relations de travail dans le secteur financier togolais.