À seulement quatre jours du scrutin présidentiel, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne première dame et candidate pour la première fois à la présidence, rompt le silence dans un entretien accordé à Jeune Afrique. Elle exprime sa ferme opposition à l’exclusion de son ex-époux, Laurent Gbagbo, condamné à vingt ans de prison pour détournement de fonds publics et privé de ses droits civiques.
« Je n’avais pas prévu d’être candidate », déclare-t-elle, mais son engagement découle d’une conviction profonde : « Le projet politique que nous devions mener pour ce pays n’est pas terminé ». L’exclusion de Gbagbo a été le catalyseur de sa décision, qu’elle qualifie de « profondément injuste ».
Elle appelle le président Alassane Ouattara à mettre fin à cette situation par une loi d’amnistie, soulignant que l’absence de mesures a exacerbé les tensions populaires.
Simone Gbagbo plaide pour une réconciliation nationale, qu’elle considère inachevée. Elle propose un « pacte patriotique » basé sur le pardon, la restitution des biens spoliés et l’hommage aux victimes des conflits passés. « En prison, j’ai appris à pardonner, même à Alassane Ouattara », confie-t-elle, témoignant d’une volonté d’apaisement.
Concernant les alliances politiques, elle reste prudente sur les discussions avec le PPA-CI, le parti de son ex-mari, notant que celles-ci « n’avancent pas beaucoup ». Ses relations avec Ouattara sont minimales et se limitent au strict nécessaire.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
Simone Gbagbo exprime également son inquiétude face à l’absence de réformes avant le vote, déplorant le manque de dialogue politique et les tensions croissantes. Elle conclut avec un constat amer : « Il suffisait de laisser Laurent Gbagbo se présenter. S’il est aimé, il gagne. S’il ne l’est pas, il perd. C’est ça, la démocratie ».











