L’Assemblée nationale du Sénégal a adopté une loi d’interprétation de l’amnistie, ce qui ouvre la voie à des enquêtes sur les violences politiques survenues au cours des trois dernières années, lesquelles ont causé au moins 65 morts.
Lors d’une intense journée de débats, les députés du parti d’opposition Pastef se sont exprimés en faveur d’une révision qui exclurait les cas d’assassinats, de meurtres et de tortures de la loi d’amnistie, arguant que seule une telle action permettrait de rendre justice aux victimes tout en luttant contre l’impunité.
Le discours de ces députés a mis en avant la nécessité de reconnaître la souffrance des victimes dans un contexte social déjà profondément divisé.
Cependant, cette décision a été critiquée par les membres de l’opposition qui dénoncent une application inégale de la justice, arguant que les responsables de destructions matérielles pourraient bénéficier de l’amnistie, tandis que ceux ayant ordonné ou commis des actes mortels ne seraient pas tenus responsables.
Des voix comme celle de Thierno Alassane Sall s’élèvent pour questionner les véritables motivations derrière cette démarche.
En revanche, des soutiens, comme ceux d’Aminata, militante du Pastef, soulignent que cette loi vise à établir un cadre permettant de juger les crimes et leurs auteurs, préconisant que seule la justice peut conduire à un véritable processus de réconciliation nationale.
Dans l’immédiat, les familles des victimes pourront déposer leurs plaintes devant la justice, amorçant ainsi un tournant substantiel dans la gestion de ces griefs.