Lomé Actu, 25 Juillet 2024- La récente détention d’Amath Suzanne Camara a ravivé les discussions sur une loi controversée. D’origine coloniale, cette disposition est fréquemment utilisée pour réprimer la dissidence, selon les ONG. Cette loi suscite des divisions même au sein du parti au pouvoir.
Amath Suzanne Camara, cadre de l’ancienne majorité, l’Alliance pour la République (APR), a été arrêté le 24 juillet pour avoir critiqué le président Bassirou Diomaye Faye lors d’une interview en wolof sur Seneweb. Dans cet entretien du 23 juillet, Camara avait accusé le président Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, d’avoir menti pour accéder au pouvoir et de continuer à tromper le peuple.
Dès le lendemain, le procureur a ordonné son arrestation, exposant Camara à une peine de trois mois à cinq ans de prison.
Cette arrestation, la troisième depuis l’accession au pouvoir du président Faye le 2 avril, a de nouveau soulevé des critiques contre cette loi controversée. Accusée de servir à emprisonner les opposants, cette loi est remise en question, même parmi les membres du parti présidentiel, Pastef. Certains la trouvent excessive et inappropriée.
Amnesty International a rappelé que les Assises nationales de la justice avaient recommandé de supprimer les peines de prison pour offense au chef de l’État. « Cette loi restreint la liberté d’expression au Sénégal », déclare un responsable d’Amnesty. « Elle est utilisée pour réprimer les voix dissidentes au lieu de protéger la fonction présidentielle. »
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Avec cette troisième arrestation en peu de temps, la pression augmente sur le président Faye pour abolir ou réformer cette loi obsolète, héritée de l’ère coloniale et souvent utilisée pour museler l’opposition.