Sénégal : Ousmane Sonko en grève de la faim depuis la prison
Dakar, 31 Juillet (Lomé Actu)- Ousmane Sonko, politicien d’opposition sénégalais, a annoncé dimanche avoir entamé une grève de la faim depuis sa détention après son arrestation cette semaine.
Le procureur général du Sénégal a dévoilé samedi sept nouveaux chefs d’accusation à son encontre, suscitant des inquiétudes quant à ses droits et à la motivation politique derrière ces charges.
« Face à tant de haine, de mensonges, d’oppression, de persécution, j’ai décidé de résister », a écrit M. Sonko, appelant « tous les détenus politiques » à le rejoindre dans sa grève.
Lors d’une conférence de presse tenue dimanche à Dakar, les avocats de M. Sonko ont dénoncé le non-respect de ses droits par les autorités sénégalaises. Juan Branco, l’un des avocats, a exprimé son soutien malgré le mandat d’arrêt international lancé contre lui par les procureurs sénégalais le 14 juillet.
Le 22 juin, Juan Branco a déposé une plainte pénale contre le président Macky Sall en France pour « crimes contre l’humanité » et a également demandé à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye d’ouvrir une enquête. Cette initiative a suscité des réactions de désapprobation du gouvernement sénégalais.
Les nouvelles accusations contre Ousmane Sonko portent sur des commentaires, rassemblements et incidents survenus depuis 2021, notamment un épisode à son domicile vendredi ayant entraîné son arrestation. Les charges incluent notamment l’appel à l’insurrection, l’atteinte à la sécurité de l’État, l’association criminelle avec un groupe terroriste et le vol.
La grève de la faim de Sonko soulève des questions sur les motivations politiques derrière ces accusations et les implications pour sa condamnation antérieure dans une affaire de corruption morale qui l’a rendu inéligible à l’élection présidentielle de l’année prochaine.
Le gouvernement du Sénégal doit faire face à une situation tendue, avec un autre critique du gouvernement, le journaliste Pape Ale Niang, également en grève de la faim après son arrestation vendredi, suscitant des inquiétudes croissantes concernant les droits de l’homme et la liberté d’expression dans le pays.