Alors que le Sénat togolais a tenu sa première séance le 6 mars, les débats autour de son rôle et de sa légitimité continuent. Parmi les sénateurs nommés, Me Mouhamed Tchassona-Traoré est déterminé à prouver que l’institution a un véritable impact sur la gouvernance, malgré les critiques de l’opposition.
Le président du Mouvement citoyen pour la République (MCR) a longtemps soutenu l’idée d’un Sénat fonctionnel. S’il n’a pas réussi à obtenir un siège aux élections sénatoriales, sa nomination par Faure Gnassingbé le ramène sur la scène politique.
« Le Togo ouvre aujourd’hui une nouvelle page institutionnelle. Nous avons conscience des débats qui ont entouré la création du Sénat. Il nous appartient désormais de prouver aux citoyens que cette institution a un rôle fondamental à jouer dans l’amélioration de la gouvernance et la consolidation de notre démocratie« , a-t-il déclaré lors de la séance inaugurale. Cette déclaration souligne son engagement à rendre le Sénat pertinent, même si une partie de l’opposition rejette sa légitimité.
Une institution controversée
La création du Sénat a suscité des débats houleux. L’opposition y voit une manœuvre politique pour consolider le pouvoir dans le cadre du nouveau système parlementaire. Les critiques affirment que l’institution est coûteuse et inutile, en particulier dans un pays où les besoins sociaux sont urgents. De nombreuses personnalités de l’opposition ont même boycotté les élections sénatoriales, la qualifiant d’outil de renforcement du contrôle de l’exécutif.
Tchassona-Traoré, cependant, insiste sur le fait que le Sénat peut être une force de changement, notamment dans le contrôle législatif et l’évaluation des politiques publiques.
Le véritable défi pour le Sénat est de prouver son utilité. Peut-il vraiment influencer la législation, ou va-t-il simplement approuver sans discussion les décisions de l’exécutif ? agira-t-il indépendamment de la domination du parti au pouvoir au Parlement ?
Tchassona-Traoré et ses collègues sénateurs devront prendre des mesures concrètes pour convaincre la population. Sans cela, le Sénat risque d’être perçu comme une institution élitiste et inutile, déconnectée des véritables préoccupations du pays. L’avenir nous dira s’il sera à la hauteur du défi.
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