Au Togo, en 2025, le salaire des députés tourne autour d’1,3 million FCFA brut par mois, celui d’un ministre autour de 3,7 millions FCFA, et les directeurs généraux de grandes entreprises publiques pourraient percevoir plusieurs millions, jusqu’à 12 millions FCFA mensuels. Ces montants élevés, comparés au salaire minimum togolais (52 500 FCFA), suscitent un vif intérêt du public pour la transparence des revenus des dirigeants.
Salaire des députés togolais en 2025
Un député de l’Assemblée nationale togolaise touche environ 1 300 000 FCFA brut par mois. Ce niveau de rémunération, en place depuis 2016, correspond aux émoluments mensuels (indemnités et salaire de base) d’un député simple.
À titre de comparaison, cela représente près de 25 fois le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) du pays. Les membres du bureau de l’Assemblée (présidents de commissions, questeurs, etc.) gagnent un peu plus, environ 1 500 000 FCFA par mois, et bénéficient en sus d’un quota de 400 litres de carburant pris en charge par l’institution.
Éléments de contexte : Avant 2016, les indemnités parlementaires étaient inférieures, de l’ordre de 700 000 FCFA par mois selon des sources médiatiques. La IVe République (1992-2024) a connu une revalorisation notable des salaires des députés en 2016, faisant passer leur traitement de 700 000 à 1,3 million FCFA mensuels environ. Depuis, aucune nouvelle augmentation officielle n’a été rapportée pour les députés sous la Ve République (instaurée en 2024).
Les 113 députés de la législature actuelle (issue des élections de 2018) coûtent donc environ 1,3 milliard FCFA par an en rémunérations brutes cumulées. Notons enfin que toute allocation supplémentaire suscite l’attention : en septembre 2017, une prime exceptionnelle de 410 000 FCFA avait été versée, justifiée comme un rattrapage de frais de déplacement, provoquant la surprise de certains élus de l’opposition.
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Combien gagne un ministre au Togo ?
La rémunération mensuelle d’un ministre togolais est estimée à environ 3,7 millions de FCFA brut. Ce chiffre n’est pas publié officiellement, mais a pu être déduit en 2020 lorsque les 23 ministres de l’époque ont fait don de deux mois de salaire (169,97 millions FCFA au total) dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. En ramenant ce don à un seul mois et par ministre, on obtient environ 3 700 000 FCFA par mois et par ministre. Cette somme inclut le salaire de base ainsi que diverses indemnités.
Par exemple, chaque membre du gouvernement perçoit un “fonds de représentation” d’environ 700 000 FCFA par mois, destiné à couvrir les frais de représentation (réceptions officielles, cérémonies), un complément assimilé à une part de leur salaire. À cela s’ajoutent d’autres avantages en nature : véhicule de fonction avec carburant, logement de service, prises en charge de communications, etc., dont la valorisation monétaire alourdit la rémunération totale.
Il convient de souligner que ces chiffres restent approximatifs faute de données publiques exhaustives. La loi togolaise de 2019 impose certes la déclaration publique des rémunérations et avantages des hauts fonctionnaires, mais dans les faits, une opacité demeure autour du traitement exact des ministres. La Cinquième République a hérité du niveau de salaire fixé sous la Quatrième : au début des années 2010, le traitement mensuel d’un ministre tournait autour de 3 millions de FCFA, et il a été réévalué graduellement pour atteindre les 3,7 millions actuels.
À titre illustratif, un ministre togolais gagne autour de 70 fois le salaire minimum national, un écart qui alimente régulièrement les débats sur le pouvoir d’achat et les inégalités salariales.
Rémunération des directeurs généraux (DG) au Togo
Les directeurs généraux (DG) des grandes sociétés d’État et organismes publics au Togo perçoivent des salaires très élevés, variables selon l’importance de l’entité dirigée. Aucune grille uniformisée n’est publiée, mais des révélations ponctuelles dans la presse ont donné un aperçu de ces émoluments.
Par exemple, le Directeur général de la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT), entreprise phare du secteur minier, toucherait environ 12 000 000 FCFA par mois,. Ce chiffre, révélé en 2023 par un journaliste d’investigation, équivaut à plus de 228 fois le SMIG togolais, soulevant des réactions indignées dans l’opinion.
D’autres postes de direction stratégique atteignent des niveaux comparables : ainsi, le Commissaire général de l’Office Togolais des Recettes (l’administration des impôts et douanes) aurait été rémunéré autour de 20 à 25 millions FCFA mensuels selon certaines sources officieuses. De même, dans le secteur bancaire public, un cas a été rapporté avec un salaire d’environ 24 millions FCFA pour un dirigeant expatrié à la tête d’une banque d’État en difficulté.
Il faut toutefois préciser que ces montants peuvent inclure des primes exceptionnelles et avantages (logement de fonction, frais de représentation, bonus de performance semestriels, etc.), ce qui rend leur comparaison directe délicate. La transparence salariale dans le secteur public étant limitée, ces chiffres restent à prendre avec précaution.
Néanmoins, ils illustrent une réalité : les rémunérations des DG des entreprises publiques dépassent largement celles des ministres, et figurent parmi les plus élevées de la fonction publique togolaise. Par exemple, 12 millions FCFA mensuels (cas de la SNPT) représentent plus de 3 fois le salaire d’un ministre et près de 10 fois celui d’un député.
Tableau récapitulatif des rémunérations (2025)
Poste | Salaire mensuel brut |
---|---|
Député (Assemblée nationale) | ~ 1 300 000 FCFA |
Ministre (Gouvernement) | ~ 3 700 000 FCFA |
Directeur général d’entreprise publique | Plusieurs millions de FCFA (selon l’organisme) |
Remarque : Les montants ci-dessus sont exprimés en brut mensuel (avant impôts et cotisations sociales). Ils incluent les indemnités fixes officiellement allouées. Ne sont pas comptabilisées les éventuelles primes ponctuelles ni avantages en nature (véhicules, logements, etc.) qui peuvent augmenter la valeur réelle de la rémunération.
Évolution des salaires depuis la IVe République togolaise
Sur le plan historique, la rémunération des dirigeants togolais a connu une progression sensible de la IVe République à la Ve République. Après le renouveau démocratique de 1992, les salaires des officiels étaient relativement modestes compte tenu du contexte économique de l’époque. Durant les années 1990 et 2000 (période de la IVe République), les traitements des députés et ministres étaient bien inférieurs aux niveaux actuels, avec des gel des salaires pendant de longues années notamment sous la présidence d’Eyadéma Gnassingbé.
C’est à partir des années 2010 que des revalorisations ont été constatées. En 2016, comme évoqué, l’Assemblée nationale a procédé à une hausse substantielle des indemnités parlementaires : les députés sont passés d’environ 700 000 FCFA à 1 300 000 FCFA par mois. Cette augmentation a marqué une rupture notable avec la stagnation précédente, intervenant peu après l’avènement de Faure Gnassingbé (au pouvoir depuis 2005) et la stabilisation politique post-crise de 2005.
Du côté du gouvernement, les rémunérations ministérielles ont aussi été ajustées graduellement pour tenir compte de l’inflation et de l’accroissement des ressources budgétaires de l’État. Bien que moins documentées publiquement, elles se situaient autour de 2 à 3 millions FCFA mensuels dans les années 2000, pour atteindre près de 3,7 millions FCFA à l’aube de 2025.
Parallèlement, la question de la rémunération des directeurs généraux a gagné en visibilité au cours de la IVe République, avec plusieurs scandales ou polémiques révélant des salaires exorbitants dans certaines institutions publiques. Ces révélations, reprises dans la presse d’investigation, ont souvent choqué l’opinion (par exemple, la révélation du salaire du DG de la SNPT en 2023). Elles ont contribué à une prise de conscience sur la nécessité d’encadrer et de transparer les salaires des hauts cadres de l’État.
L’adoption de la nouvelle Constitution de 2024 (début de la Ve République) s’est accompagnée de discours officiels en faveur d’une meilleure gouvernance et d’une obligation de déclaration des biens et revenus des responsables publics, laissant espérer plus de clarté à l’avenir sur ces questions sensibles.
Sous la Cinquième République togolaise, un député gagne environ 1,3 million de FCFA brut par mois, un ministre autour de 3,7 millions, et un directeur général de société d’État plusieurs millions pouvant dépasser les 10 millions. Ces niveaux de rémunération ont considérablement augmenté par rapport à la Quatrième République, reflétant à la fois l’évolution du coût de la vie et les choix budgétaires successifs des gouvernements.
Ils restent cependant sans commune mesure avec les revenus moyens des Togolais, ce qui alimente régulièrement le débat public. L’exigence de transparence est d’ailleurs de plus en plus forte : la publication des salaires des dirigeants et la comparaison avec d’autres pays de la sous-région ouest-africaine deviennent des enjeux de gouvernance.
À l’heure où le Togo instaure de nouvelles institutions (comme le Sénat) et prône la reddition des comptes, la divulgation claire des rémunérations des élus et hauts fonctionnaires pourrait renforcer la confiance des citoyens. Une chose est sûre : connaître « combien gagnent les députés, ministres et DG au Togo » permet aux citoyens d’appréhender les écarts de revenus et d’exiger, le cas échéant, un meilleur équilibre entre le niveau de vie de leurs représentants et la réalité socio-économique du pays.