Prendre sa retraite au Togo séduit de plus en plus de binationaux. Fiscalité, santé, logement et démarches : voici le guide complet pour bien préparer son retour.
Un choix de plus en plus fréquent

De nombreux retraités binationaux français-togolais choisissent désormais de passer leur retraite au Togo. Attirés par le climat tropical, un coût de la vie plus abordable et des attaches familiales fortes, ils sont chaque année plus nombreux à s’installer durablement à Lomé ou dans d’autres régions du pays. Mais derrière cette décision se cache une préparation rigoureuse, notamment sur les volets fiscal, médical, immobilier et administratif.
Fiscalité des pensions : un cadre avantageux mais contrasté
La convention fiscale France-Togo
La convention fiscale franco-togolaise de 1971 constitue un atout majeur. Les pensions françaises ne sont imposées qu’au Togo, évitant ainsi la double imposition. La France applique uniquement un « taux effectif » sans prélèvement supplémentaire.
Pour bénéficier de ce régime, les retraités doivent obtenir auprès de l’Office Togolais des Recettes (OTR) un certificat de résidence fiscale et le transmettre au fisc français. En cas de prélèvement indû, un remboursement peut être sollicité.
Belgique, Suisse et Allemagne : des cas particuliers
La situation est moins favorable pour les pensions venues de Belgique, d’Allemagne ou de Suisse, faute de convention bilatérale. Les retraités doivent alors s’acquitter de l’impôt au Togo. Toutefois, des exceptions existent : la Suisse ne taxe pas les rentes AVS versées à l’étranger, ce qui limite l’impact fiscal pour ses ressortissants. Là encore, la preuve de résidence fiscale togolaise reste essentielle.
Santé : entre assurance française et couverture locale
La CFE, solution phare des retraités français
La convention de Sécurité sociale entre la France et le Togo ne couvrant pas les soins locaux, la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) demeure l’option la plus fiable pour conserver une couverture internationale. À côté, des assureurs privés comme Allianz, APRIL, MSH ou Sanlam proposent des offres adaptées aux seniors.
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L’assurance maladie universelle togolaise

Depuis 2025, l’Assurance Maladie Universelle (AMU) s’étend aux ayants droit des retraités civils et militaires. Les conjoints survivants et orphelins de pensionnés peuvent aussi en bénéficier. Cette réforme, portée par l’INAM et la CNSS, renforce l’attractivité du système local et peut compléter les polices privées.
Marché immobilier à Lomé : diversité et opportunités

Les quartiers plébiscités
À Lomé, l’offre immobilière s’adapte à toutes les bourses. La Résidence du Bénin, la Cité OUA et la Cité Millénium attirent les expatriés en quête de standing, avec des villas T3 à 2 500 dollars mensuels. À l’inverse, Agoè, Ablogamé, Nyékonakpoé ou Baguida offrent des loyers plus accessibles : entre 850 et 1 700 dollars pour un F3, soit 500 000 à 1 million de francs CFA.
Prix d’achat en pleine mutation
Les écarts sont notables selon les zones : 7 à 10 millions de francs CFA pour un terrain de 600 m² à Agoè, contre 30 à 40 millions près de la plage à Baguida. Dans le centre, un appartement 3 pièces se négocie entre 17 et 37 millions de francs CFA.
Le gouvernement a annoncé la construction de résidences spécialisées pour retraités à Lomé et Kara, une première pour ce marché en devenir.
Banques et transfert de pensions : mode d’emploi
Des virements facilités
Les caisses de retraite françaises, suisses ou allemandes permettent désormais le versement direct en francs CFA sur un compte local. Des banques comme BOA Togo, Ecobank ou UBA proposent des services dédiés aux expatriés, avec cartes internationales et transferts rapides.
Frais et contraintes à anticiper
Il faut néanmoins prévoir les commissions de change, frais SWIFT et retenues sociales françaises (en moyenne 3,2 % sur la pension de base et 4,2 % sur la complémentaire). Par ailleurs, certaines banques suisses ferment les comptes des clients résidant hors du pays : mieux vaut ouvrir un compte solide au Togo.
Démarches administratives : sécuriser sa situation
Carte d’identité togolaise biométrique
Les binationaux doivent actualiser leur carte NINA/CIP, valable 5 ans. Ce document permet d’ouvrir un compte, de circuler librement et d’effectuer toutes les démarches administratives.
Conjoint étranger : carte de séjour obligatoire
Le conjoint non togolais doit obtenir une carte de séjour, dont le coût varie de 200 000 à 800 000 francs CFA selon la durée.
Double nationalité : une tolérance pragmatique
Bien que la loi togolaise interdise théoriquement la double nationalité, les binationaux français-togolais bénéficient d’une tolérance administrative. Il reste conseillé de déclarer tout changement à la Direction nationale de la Sécurité civile afin d’éviter tout litige.
Une retraite au soleil bien planifiée

Vivre sa retraite au Togo est une option séduisante pour les binationaux français-togolais, à condition de bien préparer son départ. Fiscalité avantageuse, climat attractif, loyers compétitifs et réformes sociales en cours renforcent l’intérêt pour ce choix de vie. Mais le succès de ce projet repose sur une anticipation minutieuse : assurance santé adaptée, démarches fiscales claires et logement sécurisé. Avec l’amélioration progressive des infrastructures et les projets gouvernementaux en faveur des seniors, le Togo confirme sa position comme l’une des destinations montantes pour les retraités de la diaspora.









