Retrait du Mali de la CEDEAO : Lors de sa visite, Diomaye Faye apporte une lueur d’espoir
Lomé Actu, 03 juin 2024 (Lomé Actu) – Lors de sa première visite officielle au Mali jeudi, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a eu des discussions franches avec son homologue malien, le colonel Assimi Goita, au sujet de la position du pays sur le maintien au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Selon le président Faye, alors que la position du Mali semblait rigide, il y avait une lueur d’espoir pour un dialogue et une flexibilité potentielle. « J’ai passé beaucoup de temps à en discuter avec le colonel », a révélé Faye lors d’une interview à la radio publique malienne. « Bien que la position malienne soit ferme, elle n’est pas totalement inflexible.»
Efforts diplomatiques pour rétablir les liens régionaux
Ces ouvertures diplomatiques font suite à l’annonce par le Mali, le Burkina Faso et le Niger de leur retrait de la CEDEAO en décembre 2023, après leur décision de former une nouvelle confédération. Les trois nations, gouvernées par des juntes militaires, partagent des sentiments anti-occidentaux et ont choisi de tracer leur propre voie sur la base de leurs idéologies, en établissant l’Alliance des États du Sahel (AES) en tant que pacte de défense et de coopération.
Sans se laisser décourager par les défis, Bassirou Diomaye Faye a exprimé sa détermination à persuader la junte malienne de reconsidérer sa position et de rester dans le giron de la CEDEAO. « Nous devons collaborer pour trouver des moyens efficaces de renforcer l’intégration, y compris par le biais de la coopération bilatérale et en remédiant aux lacunes observées dans la coopération multilatérale », a-t-il affirmé.
« Cependant, nous ne pouvons pas nous résigner à voir un outil d’intégration formidable dans sa conception et ses résultats, et cité en exemple, se désintégrer sans que rien ne soit fait », a ajouté le président du Sénégal.
Les trois États du Sahel ont formellement notifié à la Commission de la CEDEAO leur décision de se retirer du bloc dans des avis écrits datés du 29 janvier 2024. Selon le traité, ils resteront liés par leur adhésion jusqu’à un an après cette date.
Les efforts diplomatiques du président Faye se sont étendus au Burkina Faso voisin. Il y a rencontré le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traore, dans la capitale, Ouagadougou. « Nous avons également abordé le sujet de la CEDEAO ; je comprends aujourd’hui que les positions sont quelque peu figées, mais je perçois dans chacune de ces positions une fenêtre d’ouverture qui nous permet d’établir un fil de dialogue », a déclaré Diomaye Faye.