Une vive indignation a éclaté à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, suite à la cession d’un cimetière par les autorités politico-militaires à un opérateur économique. Des images choquantes circulant sur les réseaux sociaux montrent une pelleteuse retournant une tombe et une famille en train de déterrer les restes d’un défunt. Ces actes ont suscité des critiques sévères envers les autorités militaires.
Le cimetière, situé près de l’institut technique industriel de Goma, abritait encore des corps en 2023. Il a été cédé à un homme d’affaires fin 2021, dans le but d’y construire une morgue et un funérarium. En échange, l’homme d’affaires a remis à la province 10 hectares de terrain dans la périphérie de Sake, à environ trente kilomètres de Goma.
Cette transaction, assimilée à de la corruption par le mouvement citoyen la Lucha, a provoqué des demandes de poursuites judiciaires. Des critiques ont également été formulées à l’encontre des autorités pour leur manque de vigilance face à de telles pratiques. Dans la capitale Kinshasa, les députés de la province du Nord-Kivu ont exprimé leur préoccupation quant au risque de privation de cimetières pour la ville. Ils ont appelé à une enquête approfondie pour déterminer les responsabilités de chacun et prévenir de futurs actes similaires.
Il est également signalé que d’autres cimetières pourraient être visés par des spéculateurs immobiliers, alors que le prix de l’immobilier reste élevé dans la ville.
