Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce mercredi 17 septembre : dix militants identitaires ont été condamnés à des amendes allant de 1.000 à 3.000 euros pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux la photo d’une banderole à caractère raciste visant la chanteuse Aya Nakamura, en marge des Jeux olympiques de Paris 2024.
Le 9 mars 2024, le groupuscule « Les Natifs » avait affiché sur l’île Saint-Louis une banderole où l’on pouvait lire : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Une référence raciste à la ville natale de l’artiste, Bamako, et à son tube mondial Djadja.
Lors du procès en juin, la procureure avait requis quatre mois de prison avec sursis à quatre mois ferme pour « provocation à la haine ».
Finalement, le tribunal a requalifié les faits en injure publique aggravée, une infraction jugée moins grave. Deux prévenus : 3.000 € d’amende ferme, un prévenu : 3.000 € dont 1.000 € avec sursis, quatre prévenus : 3.000 € dont 2.000 € avec sursis, trois prévenus : 2.000 € avec sursis.
Face à la décision, l’un des prévenus, porte-parole des Natifs, a défendu son action en invoquant « la liberté d’expression » et « l’indépendance de la justice ». Une justification qui contraste avec les propos de la procureure, dénonçant une « rhétorique haineuse et discriminatoire ».