Un examen de droit constitutionnel organisé à l’Université d’Abomey-Calavi au Bénin a suscité, de manière inattendue, des débats sur les réformes controversées de la gouvernance au Togo. La question de l’examen est « Qui gouverne le Togo ? ».
Cette question est apparue quelques jours après les manifestations du 6 juin où le peuple a, entre-autres, réclamé le retour à l’ancienne consitution.
Le système parlementaire du Togo sous le feu des critiques
Le paysage politique togolais a connu des bouleversements radicaux en mars 2024, lorsque l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle constitution. Elle transforme le pays en une Cinquième République parlementaire. Ces réformes ont créé un exécutif bicéphale :
- Président du Conseil des ministres : Remplaçant de facto le Premier ministre, ce poste puissant, actuellement occupé par Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis de nombreuses années, contrôle les opérations gouvernementales tout en étant responsable devant le Parlement.
- Présidence cérémonielle : Jean-Lucien Savi de Tové occupe désormais ce poste symbolique de quatre ans, renouvelable une fois.
Les factions de l’opposition et des membres de la société civile condamnent ces changements, les qualifiant de « coup d’État constitutionnel », affirmant qu’ils renforcent l’influence du régime au pouvoir. Les manifestations du 6 juin ont vu les citoyens exiger le rétablissement de l’ancienne constitution, la libération du rappeur Aamron et le départ du régime en place.

Qui gouverne le Togo ?
La question de l’examen béninois reflète l’intérêt croissant de la sous-région ouest-africaine pour le modèle de gouvernance togolais. La question posée met les étudiants en droit au défi d’analyser si le véritable pouvoir réside dans la majorité parlementaire, le président du Conseil, ou s’il reste concentré dans les réseaux de pouvoir historiques.
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Ce qu’il faut savoir : Le Président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé, est le véritable chef de l’Exécutif au Togo, même si les faits suggèrent que la gouvernance hybride persiste.