Lomé, 26 octobre 2023 (Lomé Actu) – Le procès de l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba a récemment ouvert ses portes à Lomé ce lundi , suscitant une grande attention au sein du public togolais. Trois hauts gradés de l’armée togolaise font face à des accusations liées à cette affaire mystérieuse, et leur comparution devant les juges a révélé des détails intrigants et des tensions au sein de l’armée.
Le Contexte de l’Affaire
Le Colonel Bitala Madjoulba a été retrouvé mort dans son bureau le 4 mai 2020, juste après avoir assisté à la prestation de serment du président Faure Gnassingbé, qui venait d’être élu pour son quatrième mandat. Cette affaire a suscité de nombreuses questions et inquiétudes au sein de la population togolaise, et le procès est attendu avec impatience pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort.
Nous avons rassemblé tous les éléments sur cet assassinat dans notre article : Assassinat du Col. Madjoulba : 7 Points Clés pour Comprendre cette Affaire Mystérieuse
Les Prévenus
Trois hauts gradés de l’armée togolaise ont été inculpés dans cette affaire. Parmi eux, le commandant Akila-Esso Kpatcha Atèkpè, chef de l’unité de la sécurité militaire, est accusé d’avoir organisé une enquête parallèle.
Lors de sa comparution devant les juges, des déclarations intrigantes ont été faites. Il a reconnu avoir agi sur ordre de ses supérieurs hiérarchiques, citant notamment le ministre de la Sécurité de l’époque, Gal Yark. Cette déclaration a soulevé des questions sur la chaîne de commandement et la légalité des ordres reçus.
Des Accusations Complexes
Akila-Esso Kpatcha Atèkpè fait face à des accusations graves, notamment celle d’avoir écouté le Lieutenant Madjoulba, fils de la victime, chez lui. Ses explications selon lesquelles il agissait sur ordre hiérarchique ont alimenté les spéculations sur d’éventuelles complicités dans l’armée.
Un autre accusé, le lieutenant colonel Kouma Agbonkou, commandant en second du premier bataillon d’intervention rapide, est inculpé pour abandon de poste, ainsi que pour avoir apporté une aide et un concours à des autorités militaires non autorisées.
Les juges ont interrogé son absence de ronde dans la nuit du 3 au 4 mai et ont soulevé des questions sur la sécurité du Colonel Madjoulba.
Lors de son interrogatoire, le procureur a souligné le fait qu’un commandant en second ne pouvait permettre que son chef se repose sans son arme, ce qui a renforcé les interrogations sur l’éventuelle complicité au sein de l’armée.
Tensions et Rejet de Responsabilité
Au cours du procès, il est devenu évident que les accusés se rejettent mutuellement la responsabilité. Cette situation a créé des tensions et des incertitudes quant à qui pourrait être réellement responsable de l’assassinat du Colonel Madjoulba.
L’implication de hauts gradés militaires soulève des questions sur la division et les rivalités au sein des forces armées togolaises.
Ce procès est suivi de près par la population togolaise, qui espère que la vérité éclatera enfin sur cette affaire mystérieuse. Alors que les accusés continuent de se défendre, l’attente de réponses et de justice demeure intense.
La comparution du général Abalo Kadangha, ancien chef d’État-major général des forces armées togolaises, est attendue avec grande anticipation pour les prochains jours. Le Togo attend de voir si ce procès révélera enfin les vérités cachées derrière la mort du Colonel Bitala Madjoulba.
Avec RFI
