La première visite officielle d’Emmanuel Macron au Gabon depuis la chute du régime d’Ali Bongo intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’issue récente du procès visant la famille Bongo.
Profitant de la présence du président français, le chef de l’État gabonais Brice Oligui Nguema a réaffirmé ses accusations contre Ali Bongo, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin, qu’il estime responsables d’une situation économique désastreuse héritée de “décennies de mauvaise gestion”.
Les trois anciens dignitaires, désormais en fuite malgré leur obligation de se présenter devant la justice, sont au centre d’un dossier de détournement massif de fonds publics qui continue de secouer le pays. Oligui Nguema a appelé Paris à renforcer la coopération judiciaire afin de permettre l’exécution des décisions rendues et la restitution des biens supposément soustraits au peuple gabonais.
Condamnés par contumace à de lourdes peines, Sylvia Bongo et Noureddin ont écopé de 20 ans de prison et d’importantes amendes, dont plus de 1 201 milliards de FCFA pour préjudice financier. Le tribunal leur impose également, conjointement, une indemnisation de 1 000 milliards de FCFA pour préjudice moral envers l’État.
Les accusations portent sur des faits graves : détournement de deniers publics, blanchiment aggravé, usurpation de titres et association de malfaiteurs. D’anciens collaborateurs du clan Bongo ont, eux aussi, été condamnés à des peines pouvant atteindre 15 ans de prison.
Ce dossier emblématique, désormais porté au niveau diplomatique, symbolise la volonté des nouvelles autorités de tourner la page et de réclamer justice, même au-delà des frontières nationales.