La Commission nationale de recensement des votes du Cameroun a annoncé ce mardi que le président sortant, Paul Biya, a remporté la présidentielle du 12 octobre dernier.
À 92 ans et au pouvoir depuis 43 ans, Biya est crédité d’un score compris entre 53 et 54 % des suffrages, devançant ainsi son rival, Issa Tchiroma Bakary, qui a obtenu entre 35 et 36 % des voix. Tchiroma, ancien ministre ayant démissionné du gouvernement en juin, conteste les résultats et revendique une victoire avec 60 % des voix, s’appuyant sur les procès-verbaux des bureaux de vote qu’il a publiés sur les réseaux sociaux.
Dans une vidéo émotive de près de cinq minutes, il a qualifié sa victoire de « sanction claire » contre le régime en place et a appelé à un changement immédiat.
« L’attitude irresponsable et arrogante du candidat Issa Tchiroma Bakary sera traitée avec rigueur et fermeté », a réagi le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, dénonçant une démarche qu’il qualifie de « conspirationniste ». Le RDPC, le parti de Biya, a également rejeté les allégations de fraude, qualifiant les déclarations de Tchiroma de « grotesque canular ».
Sur le terrain, la situation est tendue. Des renforts de sécurité ont été déployés dans les principales villes du pays, notamment à Garoua, Douala et Yaoundé. La semaine dernière, des manifestations violentes ont éclaté à Dschang, où des partisans de l’opposition ont attaqué le siège du RDPC en réaction aux résultats contestés.
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Si la victoire de Paul Biya est confirmée par le Conseil constitutionnel, il entamera son huitième mandat consécutif, approchant ainsi le centenaire avec un règne ininterrompu depuis 1982.