Plus de 70 000 nouveaux clichés exposant l’ampleur des crimes commis par le régime Assad ont été rendus publics après la chute du pouvoir baasiste en Syrie.
Ces images, sauvées in extremis par un colonel qui a réussi à récupérer un disque dur à Damas avant la fuite des responsables du régime, révèlent des scènes de torture, de malnutrition, de blessures graves et d’exécutions méthodiques perpétrées sur des milliers de Syriens.
Le contenu du disque dur, transmis à la chaîne publique allemande NDR puis partagé avec plusieurs grands médias internationaux dont la WDR, le Süddeutsche Zeitung et l’ICIJ, comprend les photos de plus de 10 000 victimes identifiées, la majorité prises entre 2015 et 2024 dans des lieux tels que le sous-sol de l’hôpital militaire de Harasta, utilisé pour photographier systématiquement les détenus tués.
Ces nouvelles preuves, désormais entre les mains du parquet fédéral allemand, pourraient mener à de nouvelles poursuites pour crimes de guerre conformément au droit international. Déjà plus de 1 500 victimes ont été reconnues, et leurs informations ont été transmises à des organisations de défense des droits humains et à l’unité des Nations unies consacrée aux disparus.
Ce lot inédit de documents s’inscrit dans la continuité des photos « César », révélées en 2014, qui avaient mis à nu les atrocités commises entre 2011 et 2013 et conduit à la condamnation historique d’anciens officiers syriens en Allemagne en 2020.
Avec ces nouvelles images, considérées comme l’un des ensembles de preuves les plus complets jamais collectés, la communauté internationale dispose aujourd’hui d’une archive visuelle sans précédent sur les exactions du régime Assad.