Quels sont les pays africains au SMIG élevé ? Le débat se perd souvent dans une simple comparaison de chiffres. Pourtant, la véritable valeur d’un salaire ne réside pas dans son montant nominal, mais dans son pouvoir d’achat, c’est-à-dire ce qu’il permet d’acheter au travailleur et à sa famille dans l’économie locale.
Un salaire nominal élevé n’a que peu d’importance si le coût de la vie est exorbitant. C’est pourquoi l’analyse de la valeur réelle du salaire minimum offre une image beaucoup plus claire du bien-être économique.
Pourquoi la valeur réelle d’un salaire est importante
La valeur réelle d’un salaire minimum détermine si un travailleur peut se permettre d’accéder à des biens et services essentiels comme une alimentation saine, un logement convenable, des soins de santé de qualité et une éducation sans sombrer dans la pauvreté. Un salaire doté d’un pouvoir d’achat élevé a un puissant effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie.
Une main-d’œuvre plus riche stimule la demande de biens et services locaux, ce qui, à son tour, soutient les petites entreprises, favorise l’entrepreneuriat et renforce la résilience des marchés intérieurs, capables de mieux résister aux chocs économiques mondiaux.
Les pays africains au SMIG élevé
Une analyse récente classant les pays africains selon la valeur réelle de leur salaire minimum annuel, mesurée en pouvoir d’achat en dollars américains, révèle un classement clair. L’Égypte arrive en tête, avec un salaire minimum annuel réel atteignant le chiffre impressionnant de 17 546 dollars. Elle est suivie des Seychelles (11 115 dollars) et du Maroc (9 865 dollars).
Parmi les autres pays figurant dans le top 10 figurent le Sénégal (8 332 dollars), l’Afrique du Sud (8 188 dollars) et la Mauritanie (8 092 dollars), qui affichent tous une meilleure capacité à soutenir leurs travailleurs les moins bien rémunérés que leurs homologues régionaux.

La position du Togo face au défi de l’inflation
Le Togo est absent du top 10. Ceci malgré une augmentation significative du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) par le gouvernement début 2023. Après plus d’une décennie de stagnation à 35 000 FCFA, le SMIG a été porté à 52 500 FCFA par mois suite à des négociations avec les partenaires sociaux. Cette décision constituait une réponse directe à la hausse de l’inflation et à la hausse du coût de la vie pour les Togolais.
Cependant, plus de deux ans plus tard, les résultats de cette augmentation bien intentionnée semblent mitigés. Si l’augmentation nominale était substantielle, son impact réel pourrait avoir été atténué par l’inflation persistante et la hausse du coût des produits de première nécessité.
Cela met en évidence le défi permanent auquel sont confrontés les décideurs politiques : une augmentation des salaires est une étape cruciale, mais son efficacité est constamment mise à l’épreuve par les réalités économiques. Pour que le Togo progresse dans le classement et améliore véritablement le niveau de vie de sa population active, des politiques économiques soutenues qui stimulent le pouvoir d’achat et maîtrisent le coût de la vie sont essentielles.