Pascal Bodjona : « L’opposition aurait eu un nombre conséquent de sièges à l’Assemblée nationale, si… »

Raheem Geraldo7 mai 2024

Lomé, 07 mai 2024 (Lomé Actu) – Aux élections régionales du 29 avril 2024, le parti au pouvoir, l’Union pour la République (Unir), s’est assuré une large victoire, d’après les résultats provisoires. La commission électorale a annoncé que le parti au pouvoir avait remporté 108 des 113 sièges de l’Assemblée, ce que conteste l’opposition politique qui vient d’être recadrée par le conseiller de la présidence, Pascal Bodjona.

Le parti d’opposition, Les Forces démocratiques pour la république (FDR), qui n’a obtenu qu’un seul siège, a vivement contesté les résultats des élections. Le président des FDR, Paul Dodji Apévon, a dénoncé le processus.

« Nous n’avons jamais imaginé que les fraudes pouvaient atteindre une telle ampleur », a déclaré le président du FDR au micro du correspondant togolais de RFI Peter Dogbé. Il a ainsi remis en question l’intégrité des élections, suggérant que l’utilisation des ressources de l’État pour influencer le résultat allait au-delà de ce qui pourrait être considéré comme une concurrence loyale.

Pascal Bodjona recadre l’opposition

Contrastant fortement avec la position de l’opposition, Pascal Bodjona, conseiller politique du président de la République togolaise, a défendu la légitimité de l’élection. Il a aussi précisé que tout grief pouvait être traité par le biais de la procédure de recours devant la Cour constitutionnelle. Le conseille du Président de la République a également suggéré que le manque d’unité de l’opposition a contribué à ses mauvais résultats.

« Lorsqu’une élection est faite et qu’il y a des contestations, les votes de recours sont certainement ouverts devant la Cour constitutionnelle et on va apporter les preuves des allégations dont on fait état. Dans tous les cas, moi je pense que les élections ont été faites et tout le monde maintenant peut faire l’analyse des résultats », a déclaré M. Bodjona au micro de Liza Fabbian.

« Vous savez que les militants de l’opposition, s’ils avaient été dans la dynamique de l’unité d’action, l’opposition aurait eu un nombre conséquent de sièges à l’Assemblée nationale. Cela n’a pas été le cas. Alors que vous savez bien que nous sommes dans le système de la proportionnelle aux élections. Actuellement, on attend que la Cour constitutionnelle puisse donner les résultats définitifs et que les voies soient ouvertes pour les recours que les partis politiques ou les listes auront à exercer devant cette Cour », a-t-il ensuite ajouté.

Notons qu’au milieu de la controverse électorale, le Président Faure Gnassingbé a promulgué une nouvelle Constitution le 6 mai 2024. Il a ainsi fait passer le pays à un système parlementaire. Ce changement essentiel transférera des pouvoirs importants à un « président du Conseil des ministres ».