Lors d’un discours prononcé devant le Parlement de la CEDEAO à Abuja, le député sénégalais Guy Marius Sagna a vivement critiqué le système politique togolais et les problèmes de transparence de l’organisation régionale.
Ce discours controversé a été prononcé dans un contexte de difficultés techniques que M. Sagna attribue à la suspension des retransmissions en direct de la CEDEAO depuis juillet 2024. Il interpellait directement les représentants togolais sur le recul démocratique de leur pays.
Les changements constitutionnels sous le feu des critiques de Guy Marius Sagna
Sagna a réservé ses critiques les plus virulentes aux récentes réformes constitutionnelles du Togo, qui ont transformé le rôle du président Faure Gnassingbé en une présidence du Conseil des ministres sans limitation de mandat. Les réformes d’avril 2024, pleinement mises en œuvre en mai dernier, ont été largement condamnées, les qualifiant de manœuvre autoritaire.
Constatant que seuls trois des cinq parlementaires togolais de la CEDEAO étaient présents à la session, Sagna a posé des questions explicites sur le sort de leurs collègues disparus et leur silence sur ces questions. Lorsqu’un délégué togolais a affirmé ignorer les abus signalés, le député sénégalais a interprété cela comme une volonté délibérée d’éviter de dire des vérités dérangeantes.
Rappel des répressions violentes
Le député sénégalais est revenu sur l’attaque de septembre 2024 contre l’opposant togolais Kafui Adjamagbo-Johnson et des membres de la société civile lors d’une conférence à Lomé. Guy Marius Sagna a qualifié l’incident de punition pour avoir dénoncé des violations des droits. Il a fait remarquer avec amertume que l’appareil sécuritaire togolais semble « plus fort à bastonner des députés qu’à arrêter des nervis».
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Sagna a étendu sa critique à la CEDEAO elle-même, condamnant la suspension des retransmissions des sessions comme une censure visant les dissidents comme lui.