Togo : où est passé la 5G ?

5G au Togo

Alors que la course mondiale s’accélère, la 5G au Togo progresse beaucoup plus lentement. Malgré l’engouement qu’elle suscite dans le secteur technologique, l’internet de nouvelle génération reste marginale dans le pays, freinée par une combinaison d’obstacles économiques et de défis infrastructurels qui maintiennent le citoyen moyen à l’ère de la 2G et de la 4G.

Le Togo bloqué en 2G

Le principal obstacle se trouve juste sous les yeux des utilisateurs de mobiles togolais : leurs téléphones. Selon l’autorité de régulation ARCEP, à peine 1 % des téléphones actifs au Togo sont compatibles 5G. Le paysage mobile est dominé par des technologies plus anciennes, avec un pourcentage impressionnant de 44 % des appareils fonctionnant encore en 2G et 16 % en 3G.

Ceci révèle une transition numérique profondément inégale, alimentée par un marché inondé de téléphones portables bon marché, souvent importés illégalement, incompatibles avec les réseaux avancés.

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La 4G, véritable moteur de la numérisation au Togo

Pour l’instant, la 4G est le pilier de l’économie numérique togolaise. Les principaux opérateurs, tels que YAS Togo et Moov Africa Togo, concentrent judicieusement leurs investissements sur ce segment, où la base d’utilisateurs croît rapidement. Le nombre d’abonnés 4G a connu une hausse spectaculaire de 38 % en 2024, et le trafic de données a bondi de 68 % sur un an.

Cela prouve que la demande et la croissance immédiates se situent clairement dans le secteur de la 4G, ce qui en fait un investissement plus viable et essentiel pour répondre aux besoins de connectivité actuels du pays.

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Le coût élevé et le faible intérêt pour le déploiement de la 5G au Togo

Plusieurs facteurs clés freinent activement un déploiement rapide de la 5G. Le coût élevé des smartphones compatibles 5G les rend inaccessibles à une population dont le revenu mensuel moyen avoisine les 70 000 FCFA. De plus, les investissements des opérateurs ont chuté de 34 % en un an, freinés par l’incertitude réglementaire et la faible rentabilité anticipée des services 5G.

Le manque d’infrastructures de soutien, comme un vaste réseau de fibre optique, et l’absence d’un écosystème industriel mature pour des technologies telles que l’Internet des objets (IoT) limitent encore davantage le déploiement de la 5G à quelques zones pilotes à Lomé.

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Un plan gouvernemental pour une 5G « utile »

La feuille de route du gouvernement pour 2025-2030 fonde ses espoirs sur une 5G « utile », axée sur la transformation des secteurs productifs comme l’industrie et l’agriculture. La stratégie prévoit de prioriser le déploiement de la fibre optique, d’harmoniser le spectre radioélectrique avec les normes de la CEDEAO et de mieux réglementer les importations d’appareils.

Cependant, les experts avertissent que, sans applications concrètes et accessibles bénéficiant au quotidien aux Togolais, la 5G risque de devenir une simple démonstration technologique plutôt qu’un service public essentiel. Dans un avenir proche, la véritable révolution numérique se mesurera à la progression lente et constante de la 2G à la 4G, mégabit par mégabit.

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Yas Togo