« Nous sommes passés très près du drame », L’ex-ambassadeur français sur le coup d’État au Niger
La commission de la Défense nationale et des forces armées de la XVIe Législature de l’Assemblée Nationale française a tenu une audition à huis clos avec l’ambassadeur de France au Niger, M. Sylvain Itté. Au cours de cette séance, M. Itté a évoqué les événements entourant la prise de pouvoir par les militaires au Niger. Il a également donné les détails de son expulsion de ce pays d’Afrique de l’Ouest, dirigé précédemment par le président élu démocratiquement Mohamed Bazoum.
Il a déclaré : « Le coup d’État du général Abdourahmane Tiani se déroule le 26 juillet. Je le rencontre le 28 juillet en compagnie de l’ancien président Issoufou. Le 29 juillet, la France suspend sa coopération et son appui budgétaire avec effet immédiat. Le 30 juillet a lieu l’attaque de l’ambassade de France, une des plus violentes qu’une représentation française ait eue à connaître ».
L’ambassadeur a décrit les actions des putschistes et les conséquences sur les relations franco-nigériennes. Et ce, en soulignant notamment l’attaque violente de l’ambassade de France et son expulsion du territoire. Il décrit ce moment comme une situation où un drame imminent a été évité de peu, avec plus de 6 000 individus prêts à en découdre. « Nous sommes passés très près du drame », a-t-il révélé. Lors de son témoignage devant la commission parlementaire française, M. Sylvain Itté a rapporté les étapes du coup d’État au Niger.
Il a mis en lumière la rapidité avec laquelle les putschistes ont agi par rapport à d’autres pays de la région. L’ambassadeur français est aussi revenu sur sa prise en otage. Il a déclaré qu’il avait du mal à survivre en se nourrissant uniquement de rations militaires. Et ce, avant que le président Emmanuel Macron n’annonce son rapatriement en France et le retrait des 1 500 militaires français présents au Niger. Sylvain Itté a souligné les obstacles rencontrés pour se ravitailler, notamment en raison des pressions exercées par la junte sur les entreprises locales.