La composition du nouveau gouvernement togolais crée des remous politiques, en particulier au sein de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI). La nomination de Moni Martine Sankaredja, militante de l’ADDI, au poste de ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, a provoqué une vive réaction de la part de sa formation politique.
Le lendemain, le professeur Aimé Gogué, président du parti, a publié un communiqué clarifiant la position de l’ADDI : le parti n’a été « ni de près ni de loin associé à cette nomination » et n’a mandaté aucun militant pour rejoindre l’équipe gouvernementale.
En conséquence, l’ADDI a annoncé qu’elle prendrait des mesures statutaires contre Mme Sankaredja pour violation de la ligne du parti. Cette situation n’est pas une nouveauté sur la scène politique togolaise, faisant écho à un épisode similaire en 2024 qui avait opposé l’Alliance nationale pour le changement (ANC) au gouvernement suite à la nomination inattendue d’un de ses cadres.
Les observateurs y voient une stratégie récurrente de cooptation politique, visant à fragiliser l’opposition et à brouiller les distinctions partisanes. Alors que le pouvoir présente ces intégrations comme un signe d’ouverture et d’inclusivité, l’opposition y discerne une tentative de division.
L’ADDI a d’ailleurs martelé que le régime devrait se concentrer sur les « véritables préoccupations du peuple » plutôt que de « chercher à opposer les militants des partis », soulignant ainsi le dilemme persistant entre fidélité partisane et engagement pour le service public, qui continue d’alimenter les tensions et les divisions dans le paysage politique togolais.