Nigéria : Le président s’offre un nouvel avion et déclenche un tollé dans le pays
Lomé Actu, 21 aout 2024 – L’achat d’un nouvel avion pour le président nigérian Bola Tinubu a suscité une vague d’indignation à travers le pays, exacerbée par une crise économique profonde qui frappe des millions de citoyens. Cette acquisition, qui intervient à un moment où l’inflation dépasse les 30 % et où le coût de la vie ne cesse d’augmenter, pose la question de la pertinence des priorités du gouvernement dans un contexte de difficultés généralisées.
Un Avion présidentiel : Symbole de luxe ou nécessité ?
Le nouvel avion, un Airbus A330 vieux de 15 ans, a été acquis pour remplacer un Boeing BBJ 737-700 vieillissant de 19 ans. Selon les autorités nigérianes, cette acquisition, bien que coûteuse, est justifiée par des considérations de sécurité et de maintenance. Les avions plus anciens de la flotte présidentielle exigent des coûts de maintenance élevés, justifiant, selon certains législateurs, le besoin d’un renouvellement pour garantir la sécurité et l’efficacité des déplacements présidentiels.
Bayo Onanuga, l’assistant média du président Tinubu, a défendu cet achat en soulignant que l’avion avait été acheté en dessous du prix du marché et qu’il permettrait des économies substantielles en termes de maintenance et de carburant. De plus, cet achat est présenté comme un investissement à long terme pour le bureau du président, garantissant que les futurs présidents bénéficieront également de cette acquisition.
Indignation populaire et crise de confiance
Malgré ces justifications, de nombreux Nigérians ont exprimé leur mécontentement, estimant que cet achat est un exemple flagrant de déconnexion entre le gouvernement et les réalités quotidiennes de la population. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs comme @Fdmlearn ont dénoncé l’injustice de la situation, rappelant que les Nigérians sont confrontés à une économie en crise, tandis que le gouvernement dépense pour un nouveau jet présidentiel.
Un autre utilisateur, @RealOlaudah, a qualifié l’achat de « méchant, égoïste, complaisant et insensible » au regard de la situation critique de nombreux Nigérians qui luttent pour satisfaire leurs besoins de base. Ces réactions traduisent un sentiment croissant de frustration face à une administration perçue comme éloignée des préoccupations quotidiennes de la population.