N’Djamena, 16 aout 2023 (Lomé Actu) – Le Premier Ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine, nommé par les militaires après le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet, a effectué une visite surprise au Tchad voisin.
Cette visite intervient alors que les pays d’Afrique de l’Ouest discutent d’une éventuelle intervention militaire pour rétablir l’ordre au Niger, et que les États-Unis et la Russie appellent à une solution diplomatique.
Le gouvernement tchadien a annoncé la visite de M. Zeine sur Facebook, qualifiant celle-ci de « visite de travail ». Après sa rencontre avec le président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno, M. Zeine a déclaré qu’il portait un message de « bon voisinage et de bonne fraternité » de la part du régime nigérien en transition.
Il a souligné la volonté de son pays de rester ouvert au dialogue tout en préservant son indépendance.
La visite de M. Zeine survient alors que les chefs militaires de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) sont prévus de se réunir au Ghana pour discuter d’une éventuelle intervention au Niger. Cette réunion découle d’un sommet de la CEDEAO qui a approuvé le déploiement d’une « force en attente pour restaurer l’ordre constitutionnel » au Niger.
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Cependant, l’option militaire suscite des préoccupations tant sur le plan opérationnel que politique. Les divisions au sein de la CEDEAO et les craintes d’aggravation de l’instabilité au Sahel soulignent la complexité de la situation. Les États-Unis et la Russie appellent quant à eux à une résolution diplomatique de la crise.
Le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré qu’il reste de la place pour la diplomatie et que la pression internationale sur les chefs militaires au Niger est de plus en plus forte. De son côté, le président russe Vladimir Poutine a appelé à une résolution « politique et diplomatique pacifique » de la crise lors d’un appel téléphonique avec le chef de la junte malienne, Assimi Goita.
Tandis que les États d’Afrique de l’Ouest tentent de trouver une solution à la crise au Niger, la région et la communauté internationale continuent de suivre de près les développements qui pourraient avoir des répercussions à l’échelle régionale.