
Classement des pays ayant les taux de mortalité maternelle les plus élevés : où se classe le Togo ?
Un nouveau rapport alarmant de l’ONU révèle qu’en 2023, une femme est décédée toutes les deux minutes des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement, et que 260 000 décès évitables ont été enregistrés dans le monde : c’est la crise mondiale de la mortalité maternelle.
Les données montrent que ces tragédies surviennent majoritairement dans les pays en développement, où les systèmes de santé peinent à fournir des soins maternels de base.
Principales causes de décès
Le rapport identifie les hémorragies sévères après l’accouchement comme responsables de 75 % des décès maternels. Parmi les autres causes majeures évitables, on peut citer :
- Infections post-partum
- Hypertension artérielle liée à la grossesse (prééclampsie/éclampsie)
- Complications lors de l’accouchement
- Avortements à risque

Dans d’autres pays en développement, les problèmes de santé maternelle sont aggravés par :
- Accès limité à des accoucheuses qualifiées
- Barrières culturelles empêchant les femmes de se faire soigner
- Faible accès aux établissements de santé
- Pénurie de fournitures médicales essentielles
Pays ayant les taux de mortalité maternelle les plus élevés
Le rapport 2025 de l’OMS indique que les pays présentant les TMM les plus élevés sont les suivants :
- Tchad (748 décès pour 100 000 naissances) – 6 300 décès au total
- République centrafricaine (692) – 1 700 décès
- Soudan du Sud (692) – 2 300 décès
- Libéria (628) – 1 100 décès

Crise de la mortalité maternelle au Togo : progrès et défis persistants
La mortalité maternelle demeure un problème de santé publique majeur au Togo, où 399 femmes meurent pour 100 000 naissances vivantes selon les données de l’UNICEF de 2023. Bien que ce chiffre soit inférieur à celui de pays comme le Tchad (748) ou le Soudan du Sud (692), il reflète néanmoins des lacunes systémiques en matière d’accès et de qualité des soins de santé, malgré les protections juridiques et des initiatives comme le programme Wezou.
Le Code de la santé du Togo (article 97) garantit des soins sûrs pendant la grossesse et l’accouchement, mais sa mise en œuvre accuse des retards. Les zones rurales sont confrontées à de fortes disparités, avec seulement 59 % des accouchements assistés par des professionnels (Banque mondiale, 2023).
Programme Wezou : une lueur d’espoir
Lancée en 2021, cette initiative financée par le gouvernement a fourni 3,2 millions de services à 633 426 femmes en septembre 2024, couvrant les soins prénatals et postnatals. Les principaux résultats sont les suivants :
- 366 245 accouchements subventionnés et sécurisés dans les centres de santé publics
- Accès élargi aux structures USP et CHP
- Aide financière pour les familles vulnérables
Pourtant, des difficultés persistent. La pénétration du programme en milieu rural reste inégale et les barrières culturelles, comme la préférence pour les accoucheuses traditionnelles, compromettent sa portée.
Si le TMM du Togo (399) est « élevé » selon les normes de l’OMS, il est meilleur que celui du Libéria (628) ou de la RCA (692). Cependant, son taux de mortalité néonatale (24/1 000 naissances) témoigne de besoins urgents en matière de soins néonatals.