Le corps de l’influenceur burkinabè Alino Faso, décédé en Côte d’Ivoire le 24 juillet dernier, a été rapatrié ce lundi 18 août au Burkina Faso. Suivi par près de 400 000 abonnés sur Facebook, il était l’une des figures les plus influentes de la scène digitale burkinabè.
De son vrai nom Alain Christophe Traoré, l’influenceur avait été inculpé en janvier 2025 pour « intelligence avec des agents d’un État étranger » susceptible de nuire aux intérêts militaires ou diplomatiques de la Côte d’Ivoire. Quelques mois plus tard, il a été retrouvé mort pendu dans sa cellule.
Si le procureur ivoirien a conclu à un suicide par pendaison, cette version est contestée par la famille du défunt et par les autorités burkinabè, qui demandent une enquête indépendante. Selon la famille et le gouvernement burkinabè, le rapatriement a été obtenu après de longues négociations avec les autorités ivoiriennes.
L’avocat d’Alino Faso, basé à Abidjan, aurait été écarté des procédures liées au constat du décès, alimentant encore les soupçons autour des conditions de sa détention. Pour rappel, le procureur de la République ivoirienne a rejeté les accusations de torture, tout en reconnaissant que les conditions de détention avaient fait l’objet de débats.
La mort d’Alino Faso reste un sujet sensible aussi bien en Côte d’Ivoire qu’au Burkina Faso. Le retour de sa dépouille dans son pays natal pourrait rouvrir la question d’une enquête judiciaire, réclamée par ses proches et par certains défenseurs des droits humains.
