Une récente enquête Afrobarometer révèle une tendance préoccupante : 35% des Togolais ont « beaucoup » ou « un peu » envisagé d’émigrer définitivement, avec un pic à 57% chez les diplômés du supérieur. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes urbains et reflète une crise de confiance dans les perspectives économiques locales.
L’enquête a été menée en novembre 2024 par le CROP auprès de 1 200 adultes (+/-3% de marge d’erreur). Ces résultats s’inscrivent dans une série d’études comparatives menées depuis 2011.
Le profil type du candidat à l’exil
L’étude identifie cinq caractéristiques majeures parmi les Togolais désireux de partir :
- Niveau d’éducation : 57% des titulaires d’un diplôme universitaire
- Zone géographique : 44% des habitants de Lomé Commune
- Tranche d’âge : 41% des 18-35 ans
- Milieu de vie : 41% des urbains
- Genre : 38% d’hommes contre 32% de femmes
Où vont-ils ?
La répartition des préférences migratoires dessine une carte des espoirs :
- Amérique du Nord : 40% (premier choix)
- Afrique : 34% (dont Nigeria 4%, Afrique de l’Ouest 20%)
- Europe : 14%
Les facteurs d’exode : pourquoi les Togolais veulent partir ?
Les motivations révèlent une fracture socio-économique :
- Emploi : 43% recherchent des opportunités professionnelles
- Précarité : 26% évoquent des difficultés économiques
- Pauvreté : 18% parlent de « misère »
- Entrepreneuriat : 7% souhaitent de meilleures conditions commerciales
Alors que le gouvernement mise sur des programmes de employabilité des jeunes, ces chiffres suggèrent que les mesures actuelles peinent à convaincre la frange la plus dynamique de la population. La prochaine édition du baromètre permettra d’évaluer l’efficacité des politiques récentes.
