Mariages précoces : La situation est alarmante dans cette région du Togo
Lomé Actu, 13 juin 2024 – Une étude récente menée par le réseau « Women in Law and Development in Africa » (WILDAF) et ses partenaires a mis en lumière la prévalence alarmante des mariages précoces au Togo. L’accent est mis en particulier dans la région septentrionale des Savanes. Les résultats ont soulevé de graves inquiétudes quant au bien-être et aux droits des jeunes filles dans ces communautés.
Selon le rapport, certains cantons de la région des Savanes ont enregistré des taux de mariages précoces stupéfiants, dépassant le chiffre alarmant de 94 %. L’étude souligne que dans certaines zones, comme les cantons de Tchanaga et Takpamba, les mariages d’enfants sont activement organisés par les communautés elles-mêmes.
Un cercle vicieux de pauvreté et de tradition comme principales causes des mariages précoces
Le rapport révèle une corrélation inquiétante entre les pertes de récoltes dues aux aléas climatiques et la prévalence des mariages précoces dans ces régions. Pour tenter de compenser les difficultés financières causées par les mauvaises récoltes, les communautés ont eu recours à l’échange de jeunes filles en mariage, ce qui a permis à la famille du futur marié de payer la dot sous la forme de bétail, comme des bœufs.
Bien que la pratique du mariage précoce soit profondément ancrée dans les traditions culturelles et sociales, ses conséquences sont dévastatrices, privant chaque année des millions de filles en Afrique de l’Ouest de leurs droits fondamentaux, de leur éducation et de leur bien-être. Malgré les efforts concertés des gouvernements et des organisations non gouvernementales pour lutter contre ce problème, le phénomène persiste, soulignant la nécessité d’une action globale et soutenue.
Les statistiques dressent un tableau sombre : 76 % des filles au Niger sont mariées avant l’âge de 18 ans, suivies par 52 % au Mali et 51 % au Burkina Faso. Au Togo, le taux moyen de mariage précoce dans les zones rurales atteint le chiffre alarmant de 40 %.