Un an après le décès de son épouse Blanche, le pasteur congolais revient sur sa reconstruction spirituelle et sentimentale, et dévoile les dessous de sa rencontre avec Maman Esther Aïcha.
Ce jour restera gravé dans les mémoires des fidèles de l’Église La Compassion. Le pasteur Marcello Tunasi a officiellement présenté sa nouvelle épouse, Maman Esther Aïcha Tunasi, à la communauté réunie à Limete, à Kinshasa.
Ce moment solennel a été marqué par un témoignage profond, émouvant et transparent, dans lequel le leader spirituel est revenu sur la traversée de son veuvage, sa rencontre avec sa nouvelle compagne et les révélations divines qui ont jalonné cette transition.
Une période d’épreuve après le décès de Blanche Tunasi
Après la perte brutale de sa première épouse, Maman Blanche, Marcello Tunasi a confié avoir vécu une période sombre marquée par la solitude, le surmenage, la douleur familiale et le poids de ses responsabilités. Il a révélé avoir frôlé la dépression, l’AVC, voire la mort, tout en continuant de porter l’Église avec force et dignité.
« Après le décès brusque de maman Blanche, j’ai traversé l’une des saisons les plus sombre de ma vie. J’étais au bord de la dépression, de l’AVC et même de la mort mais beaucoup ne se sont pas rendus compte car je faisais l’effort de rester fort pour vous encourager et pour que l’église ne devienne pas un lieu de deuil permanent. La solitude, les nombreux questionnements, la douleur de mes enfants, l’innocence de mon bébé, le poids du ministère, la gestion de mes affaires, de ma maison et même de moi-même, tout cela pesait terriblement sur mes épaules. Il m’arrivait de sécher mes larmes avant de prêcher et de pleurer dans mon bureau », a-t-il confessé.
Malgré son courage apparent, il reconnaît avoir secrètement prié Dieu de lui accorder le don du célibat pour ne plus ressentir le besoin de se remarier. Mais la réponse du ciel fut différente.
Une rencontre marquée par des songes et des confirmations spirituelles
La première étincelle serait née d’un songe récurrent, dans lequel il voyait une servante de Dieu venir le libérer d’un piège spirituel, alors qu’il était symboliquement encerclé de serpents dans une chambre fermée. Ce rêve puissant a été suivi de convictions prophétiques, et la confirmation est venue de plusieurs hommes de Dieu, dont le pasteur Ezekiel Mulumba, un ami d’enfance.
Ce dernier lui a parlé d’Esther Aïcha, alors diaconesse et servante engagée à l’église. À l’époque, elle ne répondait pas à ses appels, jusqu’à ce qu’elle reçoive son numéro par un intermédiaire.
« Dans cette épreuve, le pasteur Ezekiel Mulumba un ami d’enfance et fils du même père spirituel me parlait un jour de sa fille Esther mais je lui repondis que je n’avais ni la force ni la tête à cela. J’avais même demandé à Dieu le don du célibat dans l’espoir de ne plus jamais ressentir le besoin de me marier. Mais Dieu ne répondit pas à cette prière. A plusieurs reprises par l’intermédiaire des prophètes des songes et des convictions personnelles, le seigneur me fit comprendre qu’il voulait que je continue ma route et que je refasse ma vie avec quelqu’un d’autre et qu’il était dangereux pour moi de rester longtemps dans le veuvage car un plan maléfique se tramait contre ma vie, mon ministère, ma famille et l’église », a t’il expliqué.
« Je me souviens d’une vision particulièrement marquante. J’étais dans une chambre encerclée de très longs serpents au couleurs magnifiques. Ils faisaient semblant de dormir attendant que je marche sur l’un d’eux pour m’attaquer. Leur venin était aussi mortel que la beauté de leur couleur. Un seul carré d’un mètre sur un mètre me servait de refuge. La pièce avait une unique fenêtre qui ne pouvait s’ouvrir que de l’extérieur et je voyais une servante de Dieu venir ouvrir la fenêtre afin que je puisse m’échapper. Dans cette agonie intérieure, le seigneur me poussa à recontacter le prophète Ézéchiel qui me donna le numéro d’Ester mais au début, elle ne répondait pas. J’en fut part à mon prophète qui lui transmit alors mon propre numéro. La première chose que je lui avais demandé, c’était de prier pour moi ensuite nous avons commencé à échanger. Je lui ouvrais mon cœur, elle m’écoutait, me soutenait, priait avec moi tout en continuant à remplir fidèlement ses responsabilités au travail parce qu’elle était une responsable là où elle travaillait et l’église elle était photographe cameraman, modératrice, prédicatrice. Elle était diaconesse et elle était consacrée Pasteur et elle continue à remplir fidèlement ses responsabilités à l’église même très tard la nuit quand j’avais des insomnies et malgré le décalage horaire de 5 et 6h », a poursuivi Marcelo.
Une relation bâtie sur la prière, la confiance et la redevabilité
Avec le temps, une relation sincère et respectueuse s’est construite. Le pasteur Tunasi a tenu à respecter les principes de redevabilité spirituelle en informant ses mentors, le pasteur d’Esther, ses parents, ses amis proches et même ses enfants, qui ont souhaité la rencontrer à Bruxelles.
« Au fil du temps, une relation sincère est née, une flamme s’est allumée et dans mon cœur j’ai eu l’assurance que c’était elle. J’en ai parlé à son pasteur à mes parents, à mes pères spirituels et à mes amis afin de ne rien faire sans redevabilité conseils et prière des autres. Même mes enfants ont été associés, ils ont souhaité la rencontrer ce qui s’est fait selon le timing de Dieu à Bruxelles. Le seigneur m’avait parlé d’une période d’un an, il ne l’a pas dit qu’à moi mais à d’autres y compris certains d’entre vous. Plusieurs même ont reçu des détails précis la concernant. Ce qui confirmait ma direction », a-t-il insisté.
Une femme de foi au service de Dieu
Originaire du Mali avec des origines libanaises, Esther Aïcha est âgée de 35 ans. Elle est pasteure, prédicatrice, modératrice, photographe et cadre dans son emploi. Elle vient tout juste de découvrir Kinshasa et a fait l’expérience des réalités locales, comme les embouteillages.
« Elle n’est pas venue effacer la mémoire de Blanche mais poursuivre la mission »
Dans son message à l’assemblée, le pasteur a imploré la communauté de prier pour Esther, qui fait désormais ses premiers pas au Congo. Il a rappelé que son arrivée ne signifie en rien l’effacement de Maman Blanche, mais qu’elle vient plutôt continuer l’œuvre, comme Élisée après Élie.
« Je l’aime profondément, elle n’est pas venue pour effacer la mémoire de maman Blanche mais pour continuer l’œuvre comme Elysée après Elie, avec humilité et soumission à Dieu. Prier pour elle, elle est étrangère, c’est sa première fois d’être au Congo. Elle a eu le baptême de 4h du temps d’embouteillage. Priez pour elle, portez la dans vos cœurs comme vous m’avez toujours porté dans les vôtres. Demeurez en paix et continuez à prier pour nous. Et pour certaines choses que vous entendez, je vais clarifier ça progressivement avec de Dieu dans l’amour, dans le pardon et dans la sagesse sans rancune et merci de tout cœur et que Dieu vous bénisse abondamment. Pour votre soutien, vous avez prouvé au monde que vous êtes une église mature, vous avez prouvé que vous êtes une église enracinée, vous avez prouvé au monde que vous avez une foi fondée sur Jésus ».
Un message d’humilité et de recentrage sur le Christ
Avant de conclure, le pasteur Tunasi a lancé un message clair à ceux qui l’idolâtrent au détriment de leur foi : « Surtout ces derniers temps, Marcelo, Marcelo, Marcelo… C’est Jésus qui est mort pour vous. C’est lui qui a versé son sang, je n’ai pas un paradis pour vous mais Jésus a un paradis pour vous. Je suis un chrétien pour vous, un enfant de Dieu comme vous. Je ne me suis pas converti pour devenir une star et une idole dans vos cœurs. Je ne suis pas converti pour préoccuper le cœur et les pensées des gens. C’est ça aujourd’hui mes frères, ne tombez pas dans le piège d’ignorer le présent qui est parmi nous : Dieu ».
Il a également annoncé que les malentendus seraient clarifiés avec amour, vérité et sagesse, sans rancune.
