Vendredi 05 juillet 2025, un tribunal de Lomé est devenu l’épicentre des tensions politiques persistantes au Togo, lorsque la Haute Cour a rendu son verdict concernant 31 manifestants arrêtés lors des manifestations antigouvernementales de fin juin.
Après des audiences marathon de plus de huit heures, le tribunal a acquitté 12 accusés, dont un mineur, et en a condamné 19 autres pour troubles à l’ordre public aggravés. Les 19 manifestants condamnés ont été condamnés à 12 mois de prison, dont 11 mois avec sursis, ce qui signifie qu’ils purgeront un mois derrière les barreaux.
Leur équipe de défense, composée des éminents avocats des droits humains Darius Atsoo, Célestin Agbogan et Elom Kpadé, a salué ces acquittements, mais a condamné ce qu’ils ont qualifié de poursuites à motivation politique.
Procès suite à la répression des manifestations des 26, 27, 28 juin
L’affaire fait suite aux manifestations du 26 au 28 juin contre le gouvernement du président Faure Gnassingbé, au cours desquelles les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles réelles contre les manifestants. Ces manifestations, déclenchées par les difficultés économiques et les réformes constitutionnelles prolongeant les mandats présidentiels, ont fait de nombreux blessés et provoqué des arrestations massives dans la capitale.
Des groupes de la société civile ont documenté des violations généralisées des droits humains lors de la répression, notamment des allégations de cambriolages de domiciles par les forces de sécurité pour arrêter des militants. Le procès s’est déroulé dans un contexte tendu, notamment des coupures d’Internet et des interdictions de réseaux sociaux, qui suscitent une condamnation internationale.
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