Au Népal, la colère populaire a plongé le pays dans un chaos sanglant inédit depuis près de vingt ans. Mardi 9 septembre 2025, le Premier ministre Khadga Prasad “KP” Sharma Oli a présenté sa démission au lendemain de manifestations massives et violentes contre la corruption et le blocage des réseaux sociaux.
En seulement deux jours, les mobilisations, portées par la génération Z, ont fait 19 morts et des centaines de blessés. Le Premier ministre, âgé de 73 ans, a déclaré dans sa lettre de démission vouloir permettre une solution politique et la résolution des problèmes, mais cette annonce n’a pas suffi à calmer la population.
Les manifestants ont envahi l’enceinte du Parlement à Katmandou, incendiant le bâtiment principal, le Singha Durbar, et d’autres symboles du pouvoir. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des foules pénétrant dans des résidences officielles, armées ou mettant le feu aux lieux.
Le ministre des Finances a été attaqué dans la rue, roué de coups puis jeté dans une rivière par une foule déchaînée. Des policiers ont été désarmés et des véhicules de l’armée incendiés. Malgré le couvre-feu décrété dans la capitale, les violences et pillages se sont poursuivis.
Face à cette situation, le président Ram Chandra Poudel a appelé au dialogue et à la retenue de toutes les parties. Mercredi matin, Katmandou s’est réveillée sous occupation militaire. Les forces armées ont été déployées dans les quartiers sensibles pour réprimer tout acte de vandalisme ou d’agression, tandis que la capitale restait marquée par les véhicules calcinés, barricades improvisées et fumées des bâtiments incendiés.
La situation au Népal illustre la tension extrême entre une jeunesse mobilisée, frustrée par la corruption et l’autoritarisme, et un gouvernement incapable de contenir la crise, rappelant certains mouvements sociaux majeurs en Asie du Sud ces dernières années.
