Au Mali, un projet de loi adopté par le Conseil des ministres le 11 juin prévoit d’octroyer au général Assimi Goïta un mandat présidentiel illimité, lui permettant de rester à la tête du pays pendant au moins cinq années supplémentaires.
Déjà président de la transition depuis un coup d’État en 2020, Goïta pourrait renouveler son mandat sans avoir à organiser d’élections, jusqu’à ce que la « pacification totale » du Mali et des autres pays de l’Alliance des États du Sahel soit atteinte.
Bien que le projet ait encore besoin d’être approuvé par le Conseil national de transition, les autorités évoquent des menaces de déstabilisation internationale pour justifier cette décision, même dans un contexte de sécurité apparemment consolidé.
Les premières réactions à ce projet de loi sont profondément divisées, reflétant la situation actuelle du pays. Les partisans de Goïta expriment leur satisfaction sur les réseaux sociaux, mettant en avant la construction d’un « État digne » et le « sauvetage » du Mali face à l’« impérialisme ».
En revanche, les opposants jugent que cette loi n’est qu’un outil de « braquage politique », déplorant la dérive autoritaire du régime et l’abandon des valeurs républicaines. Le journaliste Malick Konaté, en exil, dénonce la transformation du régime militaire, le qualifiant désormais de « dictature » et parlant d’un grand enterrement des principes démocratiques au Mali.
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