Lomé Actu, 05 octobre 2024- Six détenus sont morts de malnutrition dans la prison de Mananjary, dans le sud-est de Madagascar, entre le milieu du mois d’août et fin septembre.
Ce drame, qui survient dans un contexte de surpopulation carcérale et de manque de moyens dans les prisons malgaches, soulève des interrogations sur l’efficacité des mesures prises par l’État pour améliorer les conditions de détention, après sa promesse en 2019 d’« humaniser » ses prisons.
Si l’administration pénitentiaire qualifie ces décès de « cas isolé » et souligne que les détenus étaient déjà malnutris à leur arrivée, la réalité est bien plus préoccupante. Claire Kaboré, représentante à Madagascar du Gret, une ONG internationale de développement, souligne que la ration alimentaire en prison, qui se compose d’un plat de manioc par jour, est insuffisante et ne permet pas d’assurer une alimentation équilibrée.
Le manque de ressources et de moyens, conjugué à la surpopulation carcérale, expose les détenus à la malnutrition, surtout ceux qui ne bénéficient pas du soutien de leurs familles. En réponse à ce drame, le ministère de la Justice a annoncé l’envoi de riz, d’huile et de compléments alimentaires à la prison de Mananjary.
Mais ce geste symbolique ne suffit pas à résoudre un problème structurel qui met en danger la vie des détenus. Le défi pour Madagascar reste immense, notamment face à l’augmentation constante du nombre de prisonniers.
