Tunisie, 17 Juillet 2023 (Lomé Actu) – Dimanche à Tunis, l’UE et la Tunisie ont signé un mémorandum d’entente pour un « partenariat stratégique global » couvrant également le développement économique du pays et les énergies renouvelables.
Dans le domaine migratoire, cet accord prévoit une aide européenne de 105 millions d’euros destinée à empêcher les départs de migrants depuis les côtes tunisiennes vers l’UE et à lutter contre les passeurs. Il vise également à faciliter le retour des Tunisiens en situation irrégulière dans l’UE vers la Tunisie, ainsi que le rapatriement des migrants d’Afrique subsaharienne depuis la Tunisie vers leurs pays d’origine.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exprimé le souhait que ce partenariat serve de modèle pour de futurs accords avec d’autres pays de la région.
L’Égypte et le Maroc sont deux pays qui pourraient être concernés, selon un haut fonctionnaire européen qui a préféré garder l’anonymat. Il a souligné les avantages de ce type de partenariat pour les deux rives de la Méditerranée.
Cependant, cet accord avec la Tunisie a également suscité des critiques en raison du traitement réservé aux migrants d’Afrique subsaharienne par les autorités tunisiennes.
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Des centaines de migrants auraient été arrêtés en Tunisie puis « déportés » vers des zones inhospitalières aux frontières de l’Algérie et de la Libye, selon les ONG.
Des témoignages recueillis par téléphone par l’AFP et des vidéos envoyées à des ONG en Tunisie révèlent que des femmes et des enfants sont abandonnés en plein désert, sans eau, sans nourriture et sans abri.
Le responsable européen a souligné que l’accord ne consistait pas simplement à « signer un chèque » aux autorités tunisiennes. Il a indiqué que l’accord prévoyait une série de contrats avec différents acteurs, notamment le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le protocole d’accord signé dimanche entre l’UE et la Tunisie, en présence d’Ursula von der Leyen, du président Kais Saied, ainsi que des chefs de gouvernement italien Giorgia Meloni et néerlandais Mark Rutte, doit encore être approuvé par tous les États membres de l’UE.
Alors que des pays européens tels que l’Italie souhaitaient pouvoir renvoyer en Tunisie des migrants ayant simplement transité par ce pays, la Tunisie a clairement fait savoir qu’elle ne souhaitait pas « être un pays d’installation pour les migrants en situation irrégulière ». Par conséquent, l’accord ne concerne que le retour des ressortissants tunisiens en situation irrégulière dans l’UE.
Le protocole signé prévoit d’allouer 15 millions d’euros – sur les 105 millions – au retour « volontaire » d’environ 6 000 migrants d’Afrique subsaharienne depuis la Tunisie vers leur pays d’origine.
De plus, l’UE a l’intention de fournir aux autorités côtières tunisiennes huit bateaux pour les opérations de recherche et de sauvetage, ainsi que des drones.