Loi Immigration : Combien doivent payer désormais les étrangers avant d’étudier en France ?

Paris, 20 Decembre 2023 (Lomé Actu)-Un vote dans la douleur. Les étudiants étrangers devront payer une caution « de retour » en venant s’installer en France pour leurs études. La loi immigration a été votée mardi par le Parlement. Si le gouvernement français fait mine ce mercredi que le plus dur est passé, et alors qu’Elisabeth Borne assurait sur France Inter qu’il « n’y avait pas de crise dans la majorité », c’est tout autre au sein de l’opinion.

Plusieurs présidents d’établissements de l’enseignement supérieur s’alarment. La « caution » pour les étudiants étrangers et d’autres mesures de la loi immigration « s’attaquent aux valeurs de l’université française », déclarent-ils.

Ces universitaires déplorent que ce projet de loi« s’attaque aux valeurs sur lesquelles se fonde l’Université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières. »

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La caution pour les étudiants étrangers

La droite a obtenu l’instauration, sauf dans certains cas particuliers, d’une caution à déposer par les étrangers demandant un titre de séjour « étudiant », visant à couvrir le coût d’éventuels « frais d’éloignement ».

Les macronistes avaient pourtant combattu cette mesure constituant à leurs yeux « une rupture d’égalité » entre étudiants et risquant de fragiliser les étudiants internationaux.

Interrogée sur le montant qui sera demandé par la France pour cette caution, Élisabeth Borne a évoqué la possibilité d’une somme de seulement « 10 ou 20 euros », précisant rapidement que la somme sera « renvoyée à un texte réglementaire ». « La question qui peut se poser pour une caution fixée par décret est qu’aujourd’hui un gouvernement peut décider qu’elle soit modique » et un autre pourra « décider qu’elle soit à 12 000 ou 13 000 euros », a reproché Dean Lewis, président de l’université de Bordeaux.

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Des universitaires dénoncent

Parmi les premiers signataires figurent, notamment, les présidents de plusieurs grandes universités parisiennes dont la Sorbonne, des universités d’Aix-Marseille, Bordeaux, Lyon I et Lyon II, Toulouse Jean-Jaurès ou encore Strasbourg. 

Des mesures « indignes de notre pays », contraires à « l’esprit des Lumières » et qui « nuisent à l’ambition » de l’enseignement supérieur : les présidents d’une vingtaine de grandes universités publiques se sont insurgés, mardi, contre le projet de loi immigration, examiné dans la soirée au Parlement. « Ces mesures indignes de notre pays mettent […] gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française, et nuisent à l’ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale », écrivent-ils dans un communiqué envoyé à l’AFP.

La promulgation du texte

macron

Passage obligé avant d’être mise en place, la promulgation de la loi. Celle-ci est faite par le président de la République auquel il appartient cette compétence. Le chef de l’Etat a un délai de 15 jours pour signer cette promulgation avant qu’elle soit publiée au Journal officiel.

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Toutefois, en cas de saisine du Conseil constitutionnel, la promulgation est retardée. Elle est désormais suspendue à la décision des Sages. Si ceux-ci valident le texte, il pourra être promulgué. Si, à l’inverse, s’ils le jugent contraire à la Constitution, le vote au Parlement sera annulé. Enfin, les Sages peuvent juger la loi partiellement valide et dans ce cas, elle pourra être promulguée, à l’exception des articles jugés anticonstitutionnels. Pour le moment le montant de la caution n’est pas encore connue.