La liberté de la presse au Togo a subi un déclin inquiétant en 2025, selon le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF).
Le pays a perdu huit places au classement mondial de la liberté de la presse, se classant désormais 121e sur 180 pays. C’est une régression inquiétante qui reflète les défis croissants auxquels le journalisme indépendant est confronté.
Un recul régional pour les droits des médias
La détérioration au Togo reflète une tendance ouest-africaine plus large, les pays voisins comme le Cameroun, le Bénin et le Sénégal subissant également des revers. Sadibou Marong, directeur Afrique de RSF, souligne que les faiblesses structurelles dans la pérennité des médias constituent un facteur clé.
Le manque de transparence du financement public rend les médias togolais vulnérables aux pressions politiques et économiques, a expliqué M. Marong. Selon lui, sans subventions équitables, les médias indépendants peinent à survivre.
Les protections juridiques ne protègent pas les journalistes
Si le Code de la presse togolais ne prévoit plus de peines de prison pour les délits de presse depuis 2004, les garanties juridiques se sont révélées insuffisantes.
La répression s’est intensifiée dans le contexte des troubles politiques au Togo. La réforme constitutionnelle de 2024, qui a aboli l’élection présidentielle directe et a donné au Parlement le pouvoir de choisir le chef de l’État, a rencontré une vive opposition. Les autorités ont depuis interdit les manifestations, arrêté des dissidents et renforcé les contrôles sur la liberté d’expression.
Appel à l’action pour la liberté de la presse
RSF exhorte les acteurs nationaux et internationaux à intervenir et exige :
- Des mécanismes de financement transparents pour les médias indépendants
- Une application plus stricte des protections des journalistes
- Des réformes politiques pour préserver la liberté d’expression