
Le Togo dans le top 3 des pays ayant plus de femmes célibataires à 30 ans
Une récente étude panafricaine menée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) vient de révéler des changements significatifs dans le célibat tardif et la stérilité volontaire chez les femmes au Togo, au Burkina Faso et au Madagascar.
Le célibat tardif est défini comme le fait de rester célibataire après l’âge de 30 ans. Il est de plus en plus répandu, en particulier dans les zones urbaines. À Lomé, au Togo, près de 20 % des femmes âgées de 30 à 34 ans sont célibataires, selon les chiffres révélés par l’étude. Il s’agit d’un changement notable dans les habitudes matrimoniales. Des tendances similaires sont observées à Ouagadougou, au Burkina Faso, et à Antananarivo, à Madagascar.
Modèles de stérilité volontaire au Togo, au Burkina Faso et au Madagascar
Les facteurs contribuant à ce phénomène comprennent le retardement du mariage en raison d’influences religieuses, en particulier à Lomé, et des niveaux d’éducation plus élevés chez les femmes, qui conduisent à des décisions matrimoniales plus tardives.
L’étude souligne également l’émergence de la stérilité volontaire, avec 7 à 8 % des femmes de plus de 40 ans dans les trois capitales qui choisissent de ne pas avoir d’enfants. Malgré les normes culturelles qui mettent l’accent sur le mariage et la parentalité à un jeune âge, un nombre croissant de femmes optent pour la stérilité en toute connaissance de cause.
Stigmatisation sociale et défis
Le célibat tardif et la stérilité volontaire font l’objet d’une stigmatisation sociale et d’un jugement, car ils s’écartent souvent des normes sociétales. Les femmes qui défient les attentes traditionnelles font l’objet d’un examen minutieux et sont exclues des discussions familiales. Elles éprouvent de la honte, de la frustration et de la souffrance en raison de la pression sociale qui les pousse à se conformer aux structures familiales conventionnelles.
« Aujourd’hui, j’assume mon statut de célibataire sans enfant, parce que je gagne un salaire qui me permet d’être autonome. Mais quand j’ai commencé à travailler, ça m’était insupportable : « Combien d’enfants as-tu ? que fait ton mari ? » Je réponds alors : « Je n’ai pas de mari, pas d’enfant« . Et là, les gens sont horrifiés, on parle de toi par derrière, on se questionne : « Qu’a-t-elle fait pour être dans cette situation ?« , on te traite comme une adolescente immature. », confesse Kanto, 32 ans, sage-femme
Les chercheurs soulignent la nécessité de sensibiliser à ces situations sociales marginalisées et de plaider en faveur d’une meilleure compréhension et d’une plus grande acceptation. En mettant en lumière ces phénomènes, l’étude vise à susciter un dialogue et des interventions politiques pour soutenir les personnes qui empruntent des chemins de vie non conventionnels.
Avec RFI