Le Brésil interdit X
Lomé Actu, 31 aout 2024 – La Cour suprême du Brésil, par l’intermédiaire du juge Alexandre de Moraes, a ordonné la suspension immédiate des opérations de X (anciennement Twitter) sur le territoire brésilien. Cette décision s’accompagne de sanctions sévères, notamment des amendes quotidiennes de 50 000 réaux brésiliens (environ 8 874 dollars) pour toute personne utilisant un réseau privé virtuel (VPN) afin de contourner l’interdiction.
Cette mesure radicale fait suite au refus d’Elon Musk, propriétaire de la plateforme, de censurer plusieurs comptes accusés de diffuser de la « désinformation » en critiquant le juge de Moraes. En réponse, ce dernier a non seulement ordonné le retrait de X des boutiques d’applications de Google et Apple sous cinq jours, mais a également menacé de lourdes amendes pour toute tentative de contournement de l’interdiction.
Musk a vivement réagi en dénonçant ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression. « La liberté d’expression est le fondement de la démocratie, et un pseudo-juge non élu au Brésil est en train de la détruire à des fins politiques », a-t-il déclaré. Il a également qualifié de Moraes de « dictateur maléfique se prenant pour un juge » et a accusé le président brésilien, Luis Ignacio Lula da Silva, d’être son « pantin ».
Les tensions entre Musk et de Moraes ne sont pas nouvelles. Plus tôt, le juge avait gelé les comptes de Starlink, une filiale de SpaceX, affirmant que cette action était nécessaire pour garantir le paiement des amendes imposées à X pour ne pas avoir désigné de représentant légal au Brésil. Musk a dénoncé cette décision comme « totalement illégale », soulignant que X et SpaceX sont « deux entreprises totalement distinctes avec des actionnaires différents ».
L’équipe des affaires gouvernementales de X a révélé que de Moraes avait menacé d’emprisonnement leur représentante légale au Brésil, même après sa démission, en gelant tous ses comptes bancaires. X a également indiqué que ses recours contre ces actions, qu’elle qualifie d’illégales, ont été rejetés ou ignorés. La plateforme s’est engagée à publier tous les documents judiciaires relatifs à cette affaire, promettant de ne pas se conformer secrètement à des ordres qu’elle juge illégaux, contrairement à d’autres plateformes de médias sociaux.
L’ambassade des États-Unis au Brésil a réagi prudemment, déclarant simplement qu’elle « surveillait la situation », tout en rappelant que « la liberté d’expression est un pilier fondamental d’une démocratie saine ».
Le différend entre Musk et de Moraes a commencé plus tôt cette année, lorsque le juge avait ordonné la suspension des comptes de plusieurs partisans de l’ancien président Jair Bolsonaro, qu’il a qualifiés de « militants numériques » diffusant de la « désinformation » à son sujet et au sujet de la Cour. Musk avait refusé de se conformer à cet ordre, le considérant comme une violation des lois brésiliennes.