L’Algérie franchit une nouvelle étape dans le traitement de son passé colonial. L’Assemblée populaire nationale (APN) s’apprête à débattre, le dimanche 21 décembre, d’une proposition de loi visant à criminaliser l’ensemble des actes commis durant la colonisation française, qui s’est étendue de 1830 à 1962.
Élaboré par une commission parlementaire regroupant des élus de différentes formations politiques, le texte prévoit notamment la qualification des opérations coloniales françaises en crimes contre l’humanité, leur caractère imprescriptible, ainsi que la possibilité pour l’État, les organisations et les citoyens algériens de réclamer réparation pour les préjudices subis.
Composée de 54 articles, la proposition entend également conditionner toute coopération future avec la France à une reconnaissance officielle des crimes coloniaux. Pour plusieurs historiens et observateurs, cette initiative s’inscrit dans une démarche de justice mémorielle face aux tentatives de relecture ou de banalisation du fait colonial.
Le texte intervient dans un contexte diplomatique tendu entre Alger et Paris, marqué par un refroidissement durable des relations bilatérales depuis 2024 et un contentieux historique jamais résolu, l’Algérie réclamant de longue date une reconnaissance formelle des exactions coloniales.












