Près de deux semaines après que la Haute Cour militaire a requis la peine capitale à son encontre, l’ancien président congolais Joseph Kabila a enfin pris la parole. Jugé par contumace, il est poursuivi pour complicité avec le groupe armé AFC/M23, appuyé par le Rwanda, ainsi que pour trahison, complot, crimes de guerre et viols.
Dans un texte consulté par RFI, Kabila affirme s’exprimer non pas par peur pour son destin personnel, mais par « profonde inquiétude pour l’avenir de [son] pays ». Il dénonce la levée de son immunité par le Sénat en mai dernier, qu’il juge « illégale » et « contraire à la Constitution ».
L’ancien chef d’État rejette en bloc toutes les accusations, assurant qu’aucune preuve tangible n’a été présentée. Pour Joseph Kabila, ce procès n’a rien à voir avec la justice. Il estime qu’il s’agit d’une stratégie visant à faire taire l’opposition, écarter un acteur politique majeur, permettre au régime de gouverner sans partage et, à terme, modifier la Constitution.
Il accuse par ailleurs la famille du président Félix Tshisekedi et ses proches alliés de participer au pillage des ressources minières du Katanga. L’ancien président élargit sa critique, rappelant que « plusieurs dizaines d’officiers supérieurs de l’armée et de la police » ont été arrêtés et détenus sans procès ces dernières années.
Concernant le conflit avec le Rwanda, il estime que les accords signés restent inefficaces, affirmant que « les tueries continuent » et qu’une véritable paix ne peut venir que d’un dialogue inclusif réunissant toutes les parties prenantes.
Recevez l'actualité directement dans votre boite mail !
MERCI !
Le président en exercice, Félix Tshisekedi, rejette catégoriquement toute idée de dialogue avec son prédécesseur. Il a récemment déclaré qu’il fallait « se battre jusqu’au bout contre ces Congolais qui travaillent pour nos voisins ».