Dans une déclaration aussi stupéfiante que franche, un médecin togolais de renom a déclaré que le Centre Hospitalier Universitaire (CHU Sylvanus Olympio) était irrécupérable.
Le Dr Gilbert Tsolenyanu, secrétaire général du Syndicat des Praticiens Hospitaliers du Togo (SYNPHOT), a déclaré publiquement que le plus grand hôpital public du pays devait être entièrement démoli. Connu pour son franc-parler, le Dr Tsolenyanu affirme que cet établissement vieillissant, construit dans les années 1950, est trop vieux et délabré pour une réhabilitation significative.
Appel à la démolition au milieu d’autres rénovations
Les propos controversés du médecin ont été tenus lors d’une interview sur Radio Victoire FM ce lundi 6 octobre. S’il a reconnu et salué les travaux de réhabilitation en cours au CHU Campus de Lomé et au CHU de Kara, il a fait une nette distinction concernant le CHU Sylvanus Olympio. Après avoir visité incognito le chantier du CHU Campus, il a constaté que les travaux progressaient rapidement et positivement. Cependant, il a utilisé ce contraste pour souligner sa position ferme concernant l’ancien établissement, insistant sur le fait que le CHU Sylvanus Olympio doit être « rasé, rasé, et un nouvel hôpital doit être construit ».
« Remplir une ruine » – Arguments contre la rénovation du CHU Sylvanus Olympio
Le Dr Tsolenyanu a dressé un sombre tableau de l’état actuel de l’hôpital pour justifier sa position extrême. Il a décrit un établissement miné par des murs fissurés, des installations techniques vétustes et une configuration des bâtiments totalement inadaptée aux besoins médicaux et hospitaliers modernes.
« Je vais vous dire quelque chose. La semaine dernière, je suis allé incognito au CHU Campus pour regarder un peu les travaux. Je ne suis pas technicien ni architecte, je suis médecin. Mais pour ce que j’ai pu voir, je peux dire qu’ils vont très vite, et c’est pas mal. Attendons la fin pour mieux apprécier. C’est bien pour le CHU Campus, c’est bien pour le système, mais le CHU Sylvanus Olympio, il faut le raser, le raser et construire un nouvel hôpital », a-t-il déclaré.
« Ce serait un gaspillage de ressources publiques », a-t-il ajouté.
Le dirigeant du SYNPHOT ne se contente pas de critiquer ; il propose une alternative claire. Il appelle le gouvernement à démolir complètement l’ancien hôpital et à construire à sa place un nouvel hôpital moderne. Ce nouvel établissement devra être conforme aux normes internationales, bien équipé et mieux conçu pour répondre efficacement aux besoins de santé de la population.
Par ailleurs, le Dr Tsolenyanu a exprimé un grief majeur : l’exclusion des praticiens hospitaliers des processus décisionnels relatifs aux projets d’infrastructures sanitaires. Il a exhorté le ministère de la Santé à inviter des professionnels de la santé à visiter les chantiers et à apporter leur expertise, afin de garantir que les nouvelles installations soient véritablement adaptées à leur fonction.
