Dans son interview exclusive ce 24 juin 2025, Gilbert Bawara, ministre de la Fonction publique au Togo, a répondu fermement aux allégations de torture portées par l’avocat d’Aamron, ainsi qu’aux critiques concernant les manifestations du 6 juin. Pour lui, ces accusations sont des tentatives d’instrumentalisation visant à perturber le débat politique.
Bawara n’a pas mâché ses mots concernant les allégations de torture sur les manifestants du 6 juin : « Il y a une instrumentalisation de cette situation, et cela peut venir d’avocats à la réputation douteuse », a-t-il souligné.
Le ministre a semblé remettre en question la crédibilité de l’avocat d’Aamron, qu’il qualifie de « non recommandable », tout en ajoutant qu’il ne souhaitait pas commenter davantage cette question.
Le 6 juin : une manifestation illégale et chaotique
Le ministre a affirmé que les événements du 6 juin n’étaient pas ceux d’une manifestation pacifique et régulière. En effet, selon Gilbert Bawara, la loi n’a pas été respectée : « Pour qu’une manifestation soit légale, il faut qu’elle soit déclarée aux autorités, qu’un service d’ordre soit mis en place et que les modalités de la manifestation soient validées ».
Le ministre a rappelé qu’un autre rassemblement, en avril 2025, avait été organisé dans le respect total de la législation, sans aucun incident. Cette comparaison, pour lui, met en lumière le non-respect des règles par les organisateurs du 6 juin, ce qui aurait conduit à des tentatives de violence et des plans insurrectionnels dans certains quartiers de Lomé.
Maintien de l’ordre public : un devoir de l’État
Le ministre Bawara a insisté sur le fait que l’État, face à ce qu’il qualifie de « désordre et chaos », ne pouvait agir autrement que par l’intervention des forces de l’ordre : « Nous avons l’obligation de préserver l’ordre public, quel que soit le mécontentement exprimé. Le Togo reste un pays où la diversité d’opinions est respectée, mais cela ne justifie pas des actes violents ni des tentatives de subversion. »
Enfin, le ministre a réaffirmé que, dans le cadre d’une démocratie comme celle du Togo, les libertés doivent être exercées de manière responsable.
Les déclarations de Gilbert Bawara interviennent dans un climat tendu où les manifestations prévues pour les 26, 27 et 28 juin 2025 continuent d’alimenter le débat public.