Le pasteur Edoh Komi, premier adjoint au maire de Golfe 2, a rompu son silence. Il a exprimé ses vives inquiétudes quant à la direction de la municipalité sous la direction de son actuel maire, le maire Konou Noukafou Kodjo.
S’adressant à la presse le samedi 6 septembre, M. Komi est revenu sur son mandat de maire adjoint et de maire par intérim, tout en émettant de vives critiques à l’égard de ce qu’il a qualifié de pratiques de gestion abusives et opaques apparues au cours des huit derniers mois.
Edoh Komi salue les réalisations de Dr James Amaglo
M. Komi a commencé par saluer les réalisations accomplies sous l’administration du défunt maire, le Dr James Amaglo, et sous sa propre direction par intérim. Il fait état de la gouvernance collaborative et transparente qui a caractérisé cette période, reconnaissant que l’approche participative d’Amaglo a jeté les bases solides du développement de Golfe 2.
Parmi les principales réalisations, on peut citer la mise en œuvre d’un Plan de Développement Communal (faisant de Golfe 2 l’une des cinq premières communes à adopter une telle stratégie), la mise en place d’un organigramme fonctionnel avec des services spécialisés et un contrôle financier rigoureux. Parmi les autres étapes marquantes, on peut citer la construction de l’annexe administrative Togo 2000, ainsi que des investissements importants dans l’éducation, les infrastructures publiques, l’assainissement et la modernisation des actifs municipaux.
Tout en reconnaissant qu’aucune administration n’est parfaite, Komi a fermement affirmé que les progrès actuellement visibles à Golfe 2 s’appuient sur ces efforts antérieurs. « Tout n’a pas été parfait, car il s’agit d’œuvres humaines, mais les bases étaient solides », a-t-il déclaré.
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Le bilan de Konou Noukafou
Cependant, Komi a exprimé ses profonds regrets face à ce qu’il considère comme un changement radical depuis l’entrée en fonction du maire Konou Noukafou. Dans une lettre adressée au ministre de l’Administration territoriale, qu’il a maintenant rendue publique, l’adjoint au maire a exposé plusieurs allégations de mauvaise conduite. Celles-ci incluent des recrutements massifs inexpliqués effectués malgré un avis ministériel incitant à la prudence, un manque de transparence dans la prise de décision, des pratiques d’exclusion et la marginalisation des adjoints au maire au sein de l’exécutif.
Le maire adjoint a également pointé du doigt des dépenses non autorisées pour des projets non inscrits au budget officiel, qui, selon lui, ont entraîné d’importantes difficultés financières.
Selon Komi, le maire actuel agit de manière unilatérale, sans consulter les autres élus, et a favorisé un climat de clientélisme et d’impunité. Il a averti que cette approche non seulement compromet la santé budgétaire de la municipalité, mais sape également la confiance du public.
La décision de Komi de s’exprimer coïncide avec un audit en cours du Secrétariat technique de la Commission de gestion du Fonds d’appui aux collectivités locales, qui examine la régularité des investissements réalisés grâce aux ressources du FACT en 2024. Il a exprimé l’espoir que cet audit permettra de responsabiliser et de recentrer la gouvernance municipale sur les besoins de la population.