Lomé Actu, 08 Juillet 2024 – Après sept ans de présidence « verticale », le chef de l’Etat, Macron qui disait aller dans cette élection « pour gagner », n’a plus les cartes en main et va devoir, pour la première fois depuis son accession à la tête de la République française, composer avec ses adversaires.
Le premier ministre, Gabriel Attal, observe ainsi que « le centre de gravité du pouvoir sera désormais plus que jamais entre les mains du Parlement et, donc (…), de nos concitoyens ». La nouvelle Assemblée nationale « sera une Assemblée souveraine, dont la légitimité est forte en raison de la participation élevée, et sur laquelle le président n’aura aucune prise, analyse l’historien Patrick Weil. Car les députés ont été élus soit contre le président de la République, soit malgré lui ».
Gabriel Attal présente sa démission : Macron peut-il refuser ?
Le Premier ministre Gabriel Attal annonce qu’il remettra ce lundi 8 juillet, sa démission à Emmanuel Macron, à la suite de la défaite d’Ensemble aux législatives. Le camp présidentiel arrive deuxième derrière le Nouveau Front poulaire, bien qu’aucun camp ne dégage de majorité claire selon une projection Elabe pour BFMTV-RMC-La Tribune Dimanche.
« La formation politique que j’ai représenté dans cette campagne (…) ne dispose pas d’une majorité, ainsi, je remettrai demain matin ma démission au président de la République », a annoncé Gabriel Attal depuis Matignon.
Mais Emmanuel Macron peut-il refuser sa démission? Oui, si on lit l’article 8 de la Constitution, où sont précisées les conditions pour nommer un Premier ministre. « Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement », y est-il écrit.
D’ailleurs, Emmanuel Macron a déjà refusé la démission d’un Premier ministre au lendemain d’un scrutin. En juin 2022, deux jours après les élections législatives, le président de la République n’avait pas validé la démission d’Elisabeth Borne et lui avait demandé de rester à Matignon.
Gabriel Attal est de retour à l’Assemblée nationale, il a été réélu député. Gabriel Attal remettra sa démission lundi mais restera en poste « aussi longtemps que le devoir l’exigera ».
Si la déroute qui s’annonçait après la dissolution de l’Assemblée nationale est évitée, la coalition présidentielle perd environ 80 sièges. Une hémorragie qui aurait été bien plus importante sans le front républicain.
Avec 182 députés, la gauche est devenue la première force politique à l’Assemblée nationale. Mais aucune majorité ne se dégage pour former un gouvernement.