Funérailles, successeur, changements… Voici ce qui se passera en cas de décès du Pape François

Le pape François traverse une période de santé préoccupante, son état étant décrit comme « critique » par les autorités du Vatican. C’est la première fois depuis son élection en 2013 que la situation sanitaire du souverain pontife suscite une telle inquiétude.

À 88 ans, François fait face à des problèmes de santé graves, aggravés par plusieurs hospitalisations en 2023. Selon Abele Donati, directeur de la clinique d’anesthésie et de réanimation de l’Hôpital Universitaire des Marche, « les prochaines heures seront décisives » pour l’avenir du pape.

Un moment crucial pour l’Église

Ces heures critiques ne concernent pas seulement la santé du pape, mais également l’avenir de l’Église catholique. Traditionnellement, un pape exerce son rôle jusqu’à son dernier souffle, sauf en cas de renonciation, comme cela a été le cas pour Benoît XVI et Célestin V. Le pape François a exprimé son intention de suivre cette tradition, bien qu’il soit conscient de la proximité de la fin de son pontificat. Il aurait déjà pris certaines mesures pour anticiper sa succession, qui devra se conformer à un protocole rigoureux.

Un deuil et un protocole bien établis

À la mort d’un souverain pontife, le Vatican met en œuvre un ensemble de rituels bien définis. Le décès du pape est officiellement déclaré par le camerlingue, un haut responsable du Vatican, dans une cérémonie symbolique qui se déroule dans la chapelle privée du pape.

Ce dernier annonce le nom du pontife et, en l’absence de réponse, proclame son décès devant le Collège des cardinaux. Bien que cette annonce soit symbolique la mort ayant déjà été confirmée par les médecins elle est cruciale avant toute communication officielle au public.

La Novendiale : Une période de deuil

Après l’annonce du décès, une période de deuil de neuf jours, appelée Novendiale, débute. Le corps du pape est alors préparé avec soin : il est vêtu des habits pontificaux et exposé à la basilique Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de lui rendre hommage.

Le rite funéraire prévu pour François prévoit un cercueil ouvert, sans ostentation excessive. Parallèlement, une phase de « sede vacante » commence, signifiant que le siège papal est vacant et que le Collège des cardinaux assume le pouvoir en attendant l’élection d’un nouveau pape.

Les funérailles du Pape François

Les funérailles du pape François se dérouleront entre quatre et six jours après son décès, à la basilique Saint-Pierre, sous la présidence du doyen des cardinaux.

Cependant, une rupture avec la tradition est à prévoir : le pape François a exprimé son souhait d’être inhumé dans la basilique Sainte-Marie Majeure de Rome, une de ses églises favorites, plutôt que dans les grottes du Vatican comme ses prédécesseurs.

De plus, il a opté pour un cercueil unique en bois et en zinc, contrairement aux trois cercueils emboîtés utilisés pour les papes précédents.

Un délai avant la nomination d’un successeur

Après la mort d’un pape, il faut généralement attendre plusieurs semaines avant qu’un successeur soit élu. Deux à trois semaines après les funérailles, le Collège des cardinaux se réunira en conclave dans la chapelle Sixtine pour élire le nouveau Saint-Père. Seuls les cardinaux âgés de moins de 80 ans peuvent voter, et environ 120 cardinaux participeront à cette élection.

Pour être élu, un candidat doit obtenir les deux tiers des voix. Le conclave peut se poursuivre jusqu’à quatre votes par jour, avec des résultats annoncés par un signal de fumée : noire pour aucun élu, blanche pour un nouveau pape.

Une fois le nouveau pontife élu, un représentant du Collège des cardinaux prononcera la célèbre locution latine « Habemus papam » depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre. Le nouveau pape, ayant choisi son nom papal et revêtu sa soutane blanche, s’adressera ensuite aux fidèles pour son premier discours.

Qui peut succéder au Pape François ?

Bien que théoriquement tous les hommes baptisés puissent prétendre à la papauté, en pratique, les papes sont choisis parmi les cardinaux depuis des siècles. Le choix se fait souvent parmi une poignée de candidats. Le pape François a travaillé pour que son successeur partage sa vision pour l’Église, notamment en matière d’inclusivité, de transparence financière et de lutte contre les abus sexuels.

Le pape François a également prolongé le mandat du cardinal Giovanni Battista en tant que doyen du Collège des cardinaux, renforçant ainsi son influence sur l’élection de son successeur.

Les candidats potentiels

Trois noms émergent comme favoris pour succéder au pape François :

Pietro Parolin : Cardinal italien et secrétaire d’État du Vatican, il est considéré comme trop « effacé » pour diriger le Saint-Siège.

Matteo Maria Zuppi : Archevêque de Bologne, il est perçu comme trop proche du mouvement Sant’Egidio, une association catholique influente.

Pierbattista Pizzaballa : Patriarche latin de Jérusalem, il est jugé trop jeune pour assumer ces fonctions à 58 ans.

La mort du pape François marquera un tournant significatif dans l’histoire de l’Église catholique. Les rituels entourant ses funérailles et la transition vers un nouveau pontife sont empreints de traditions séculaires, tandis que la succession pourrait apporter un changement important dans la direction future de l’Église.

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