Paris, 20 décembre 2023 (Lomé Actu) – Un marchand d’antiquités qui avait acheté un masque africain pour 130 livres sterling avant de le revendre pour 3,6 millions de livres sterling a remporté un litige avec ses précédents propriétaires après qu’un juge ait estimé que le couple de personnes âgées français n’avait pas su apprécier sa véritable valeur.
Le couple, âgé dans la quatre-vingtaine, a vendu le masque en bois en septembre 2021 dans le cadre d’une série d’antiquités, y compris des artefacts africains qu’ils avaient conservés dans leur résidence secondaire du sud de la France et dont ils voulaient se débarrasser.
Les objets avaient appartenu à un ancêtre qui était gouverneur en Afrique, et le couple pensait que le masque africain avait peu de valeur.
Ils ont ensuite vendu le masque pour 150 euros (130 livres sterling), mais en mars 2022, il a été revendu à un acheteur non identifié lors d’une vente aux enchères dans la ville méridionale de Montpellier, pour 4,2 millions d’euros (3,6 millions de livres sterling).
Les commissaires-priseurs l’ont décrit comme « un masque extrêmement rare du XIXe siècle, propriété d’une société secrète du peuple Fang au Gabon », un groupe ethnique bantou, avec seulement une dizaine d’objets similaires encore existants.
Le couple a immédiatement demandé une injonction pour annuler la vente initiale, arguant qu’il y avait eu une « erreur d’authentification ». Ils ont également affirmé que l’acheteur du masque « connaissait la véritable valeur du masque » au moment de l’achat.
Mais le tribunal a rejeté la demande, estimant que le couple n’avait fait aucune tentative pour faire estimer le masque avant de le vendre.
Leur réclamation a été caractérisée par une « négligence et une frivolité inexcusables », a déclaré le tribunal, jugeant qu’ils n’avaient droit à aucun dédommagement.
Il a également jugé que le marchand d’antiquités, lui-même non expert en art africain, ne les avait pas trompés.
Le marchand avait en fait proposé de leur payer 300 000 euros (environ 330 000 dollars), le prix de départ de la vente aux enchères, mais les enfants du couple ont refusé, préférant porter l’affaire devant les tribunaux.
L’avocat du couple, Frederic Mansat-Jaffre, a déclaré après le verdict que ses clients étaient « abasourdis » par la décision et envisageaient de faire appel.
Le tribunal a également rejeté une requête distincte du gouvernement gabonais visant à annuler la vente et à récupérer le masque.
