L’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, récemment récompensé par le prix Goncourt 2024 pour son ouvrage « Houris », se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire en France après qu’une Algérienne, Saâda Arbane, l’ait accusé de plagier son histoire personnelle.
Cette plainte fait suite à une démarche similaire en Algérie, Saâda Arbane revendiquant 200 000 euros de dommages et intérêts. Lors d’une séance de dédicaces le 13 février, Daoud a réceptionné une assignation à comparaître devant le tribunal judiciaire de Paris.
Les avocats d’Arbane soulignent un ensemble de coïncidences frappantes entre la vie de leur cliente et le personnage central du roman, en particulier des détails intimes et marquants de son vécu, comme une cicatrice au cou et une tentative d’avortement.
Kamel Daoud, de son côté, rejette ces accusations en affirmant que le récit de Saâda Arbane relève du domaine public et découle d‘une histoire collective liée à la guerre civile en Algérie. Dans une interview, il a défendu sa démarche en expliquant qu’il avait conduit des recherches approfondies sur les événements tragiques de cette époque.
Si sa défense évoque des stratégies de dénigrement souvent utilisées contre les opposants politiques en Algérie, la plaignante et ses avocats estiment qu’il y a eu une appropriation inacceptable de son vécu. Le tribunal de Paris devra déterminer le 7 mai 2025 si ces supposées similitudes constituent une violation des droits de Saâda Arbane.
