Le Premier ministre François Bayrou a dévoilé ce mardi une série de mesures drastiques pour redresser les finances publiques. Objectif : 43,8 milliards d’euros d’économies dès 2026. Parmi les annonces phares, la suppression de deux jours fériés, probablement le lundi de Pâques et le 8 mai, afin de stimuler la productivité et engranger plusieurs milliards d’euros.
Le gouvernement prévoit une “année blanche” budgétaire : les dépenses publiques seront gelées au niveau de 2025, sans ajustement à l’inflation. Les prestations sociales, retraites, et aides publiques seront directement concernées. Cette seule mesure devrait générer 7,1 milliards d’euros d’économies.
Bayrou a comparé cette réforme à celle du lundi de Pentecôte transformé en “journée de solidarité” en 2003. Pour lui, il s’agit de lutter contre la « malédiction » de la dette, qui dépasse aujourd’hui 3.300 milliards d’euros. Chaque seconde, celle-ci grimpe de 5.000 euros, a-t-il rappelé.
Outre la fin de deux jours chômés, le plan inclut :
• La suppression de 3.000 postes de fonctionnaires dès 2026 (hors enseignants stagiaires),
• Le non-remplacement d’un départ à la retraite sur trois à partir de 2027,
• Une réduction de 5 milliards d’euros dans la santé, via un doublement des franchises médicales,
• Et une rationalisation des agences publiques (économie attendue : 5,3 milliards).
Malgré ces coupes, le budget militaire augmentera de 3,5 milliards d’euros en 2026 et 3 milliards supplémentaires en 2027. Une décision assumée par Bayrou : « Nous ne braderons pas notre impératif de sécurité ».
Mais la mesure des jours fériés fait déjà grincer des dents. Jordan Bardella (RN) a dénoncé sur X “une attaque contre nos racines”, tandis que Manuel Bompard (LFI) promet une motion de censure dès la rentrée. Le Premier ministre l’assume : “Ce plan comporte des risques, mais nous ne cherchons pas à durer. Nous voulons agir.”
Si la mesure annoncée en France ne concerne que l’Hexagone pour l’instant, elle soulève un débat plus large sur les stratégies d’austérité budgétaire, y compris en Afrique. Au Togo, où la question du poids de la dette publique et de l’efficacité des dépenses reste un enjeu récurrent, la suppression de jours fériés n’a jamais été évoquée ni envisagée officiellement.
Toutefois, l’initiative française pourrait inspirer réflexion : faut-il travailler davantage pour relancer l’économie ? Le sujet pourrait s’imposer dans les débats politiques ou économiques à venir, dans un contexte où les États africains cherchent, eux aussi, à optimiser leurs ressources sans compromettre la stabilité sociale.
